Notre critique de Minecraft, le film : une aventure enfantine sans relief
Comment transposer Minecraft au cinéma, le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps ? Le résultat décevra ceux qui espéraient un scénario ambitieux. Si le film réalisé par Jared Hess (Napoléon Dynamite) s’avère un divertissement familial efficace, il laisse sur le carreau les premiers fans du jeu, aujourd’hui adultes, en optant pour une histoire bien trop simpliste.
Un frère et une sœur (Sebastian Eugene Hansen et Emma Myers), une agente immobilière (Danielle Brooks) et un ancien champion de jeu rétro, désormais fauché (Jason Momoa), vont être propulsés à travers un mystérieux portail, au fond d’une mine, menant à l’Overworld. Ce monde cubique et fantastique est menacé par la terrible Malgosha, reine des créatures mi-cochon mi-humanoïde peuplant le Nether, sorte de monde funeste à l’envers du jeu. Les quatre protagonistes, doivent survivre aux assauts répétés de son armée de porcins écervelés et trouver un moyen de rentrer chez eux. Encore faut-il apprendre à maîtriser les règles de ce monde étrange : en cassant des blocs de matières, les personnages accumulent des ressources qu’ils peuvent ensuite utiliser pour construire des bâtiments ou des armes.
En chemin, ils rencontrent Steve (Jack Black). Ce barbu au tee-shirt turquoise, passionné par les mines, était le seul humain à vivre dans ce monde fantastique. Mais il n’a rien d’un aventurier aguerri. Depuis son arrivée dans ce monde cubique, Steve a passé la plupart de son temps emprisonné dans le Nether. S’il parvient à en sortir, ce n’est pas grâce à un acte de bravoure ou d’ingéniosité, mais parce qu’il est envoyé par la reine Malgosha pour récupérer le mystérieux artefact qui a accidentellement permis à quatre étrangers d’entrer dans l’Overworld.
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Intrigue cousue de fil blanc
Une fois réunis, les apprentis aventuriers concluent un arrangement : Steve les aide à retourner dans le vrai monde en échange du mystérieux artefact. Le film s’enlise dans une aventure où chaque épreuve se résout sans difficulté. Pas même le plus féroce des Piglins ne parvient à prendre le dessus.
Plutôt que d’explorer tout le potentiel de Minecraft, les réalisateurs semblent s’être contentés de cocher une liste de références au jeu – Piglins, zombies, villageois, redstone, table de craft, wagonnet – sans chercher à les intégrer de manière originale dans l’intrigue. La maigre présentation des personnages dans les premières minutes du film empêche toute profondeur. Et leur interprétation n’arrange rien. Les dialogues sont forcés, et l’humour, trop appuyé. Chaque expression s’engouffre dans la caricature.
Finalement, le film semble uniquement pensé pour divertir les plus jeunes, et c’est bien là le principal regret. Là où Super Mario a su proposer des adaptations cinématographiques capables de séduire petits et grands, Minecraft, le film oublie que son public a grandi depuis sa sortie en 2011.