Le bilan des violences dans le sud de la Syrie s'alourdit à 203 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état, mardi 15 juillet, d'un nouveau bilan des violences à Soueida (sud), portant à 203 le nombre de morts depuis le début des affrontements dimanche entre druzes et bédouins, suivis du déploiement de forces gouvernementales dans la région.

Parmi eux, 92 druzes, dont 21 civils exécutés sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur, 93 membres des forces gouvernementales, et 18 Bédouins. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a en effet accusé mardi les forces gouvernementales d'avoir exécuté une vingtaine de civils druzes après leur déploiement dans la ville de Soueida, dans le sud de la Syrie. Les forces syriennes se sont déployées mardi matin dans cette ville jusque là tenue par des combattants druzes locaux, dans une claire volonté du pouvoir islamiste d'y étendre son autorité après des violences entre groupes druzes et bédouins qui ont fait plus de cent morts depuis dimanche.

"Cessez-le-feu total"

Israël, pays voisin qui assure vouloir défendre la communauté druze, majoritaire dans cette ville d'environ 150 000 habitants, a bombardé les forces gouvernementales après leur entrée à Soueida. La Syrie a dénoncé ces frappes.

La province de Soueida abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700 000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël. Les affrontements avaient éclaté dimanche entre des combattants druzes et des tribus bédouines, aux relations tendues depuis des décennies. Les forces gouvernementales étaient intervenues, affirmant vouloir pacifier la région, mais ont pris part aux combats contre les factions druzes aux côtés des bédouins, selon l'OSDH, des témoins et des groupes druzes. Les autorités syriennes ont annoncé mardi matin un "cessez-le-feu total", mais la situation semblait confuse.