Sitôt voté, sitôt dépassé. Le nouveau code de la justice pénale des mineurs (CJPM) a 5 ans. À peine le ministère de la Justice s’est-il réjoui, l’année dernière, d’une amélioration des délais, que chaque semaine qui passe trahit son obsolescence. « Voici plusieurs mois que je vois les mineurs monter très vite, parfois en quelques semaines, dans la gravité des infractions, avec la commission de violences extrêmement graves », souligne Stéphanie Gasnier, juge des enfants à Limoges et déléguée régionale d’Unité-magistrats.
C’est le cas du jeune délinquant afghan de 15 ans qui, ce week-end, a poignardé mortellement un adolescent du même âge à Châteauroux. L’auteur présumé de cet homicide volontaire faisait déjà l’objet de deux procédures pénales pour des faits délictuels s’étant déroulés en février et en avril, dont des vols aggravés avec violences, en l’occurrence avec couteau… Avant cela, il n’avait commis aucun délit et avait bénéficié, comme tout mineur, de la césure de la procédure pénale…