«Une démission d’Emmanuel Macron ? Ce serait catastrophique », estime Michèle Cotta

Après plus de soixante ans de carrière dans le journalisme, Michèle Cotta  ne compte pas s’arrêter : la spécialiste politique était l’invitée du «Buzz TV» ce lundi 9 décembre. Celle qui a dirigé l’information à TF1 et France Télévisions était sur le plateau de Figaro TV pour présenter son livre Les derniers grands (éditons Plon), mais aussi le documentaire qu’elle a écrit pour France 2, «Dissolution - Histoire d’un séisme politique».

Michèle Cotta, qui a fait sa carrière dans le journalisme après un doctorat en sciences politiques, a été invitée à réagir sur l’actualité politique marquée par la motion de censure à l’Assemblée nationale qui a provoqué la démission de Michel Barnier. Quid d’une potentielle démission d’Emmanuel Macron ? La journaliste donne son avis : «Je pense que ça serait catastrophique, en tout cas définitif pour les institutions de la Ve République», assure-t-elle. «Moyennant quoi, oui, ça peut arriver. Imaginez la censure de quatre premiers ministres successifs, chacun durant un mois et demi... C’est sûr qu’a un moment donné, la question peut se poser.»

Pour Michèle Cotta, qui a couvert 11 Présidentielles, les figures politiques d’aujourd’hui ont perdu de leur stature. «C’est effectivement le triomphe de la vulgarité», décrit Michèle Cotta lorsque les journalistes Sarah Lecœuvre et Damien Canivez évoquent les insultes entendues récemment dans l’hémicycle. Et d’ajouter en riant : «Avant, ils se balançaient des choses désagréables, mais au moins ils le faisaient en bon français, c’était très bien.» 

C’est tragique pour une république...

Michèle Cotta dans «Le Buzz TV»

Celle qui a également été présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, l’ancêtre de l’ARCOM, revient sur la valeur des élus de nos jours. «Le personnel politique de la IVe République et de la Ve République était un personnel de qualité, jusqu’à présent», analyse-t-elle. Michèle Cotta met enfin en comparaison ces derniers avec d’anciens présidents. 

«Quand Jacques Chirac disait “Je dis non à la deuxième guerre d’Irak”, les gens s’étonnaient ou étaient contre, mais la parole politique avait un sens. Quand Mitterrand disait quelque chose, les gens s’arrêtaient, ils considéraient qu’une ligne était tracée», se souvient l’auteure. «Tandis que maintenant, quoi que disent les gens, ça ne passe pas. C’est tragique pour une République, pour la Ve République.»