Législatives : Gabriel Attal ne veut pas «donner de consigne de vote», même dans le cas d’un duel RN-LFI
Comment les électeurs qui se sont portés au premier tour sur le camp présidentiel vont-ils réagir si leurs convictions ne sont plus représentées dans leur circonscription au second ? La question taraude la majorité sortante. Alors que le réflexe du «front républicain» s’est réactivé quelques minutes après l’annonce des résultats le 30 juin, 80 candidats macronistes se sont désistés depuis pour contrer une éventuelle victoire du RN. L’appel des états-majors a beau avoir été entendu au niveau local, le bloc central a affiché ces dernières heures ses divisions en public.
Entre les tenants d’un «ni-ni» - excluant de voter pour le RN et LFI - comme Édouard Philippe ou Gérald Darmanin, et ceux qui appellent au «cas par cas» au sein des Insoumis, comme Yaël Braun-Pivet, Gabriel Attal est-il sur une ligne de crête ? Invité mercredi soir de BFMTV, le premier ministre a dit «n’avoir jamais aimé le terme “consigne de vote” parce que les Français ne répondent pas aux consignes.» «Un citoyen va voter en son âme et conscience», a-t-il tonné.
«Encore heureux qu’un électeur fasse ce qu’il veut»
Alors que le chef du gouvernement a pris la parole dès dimanche soir pour faire barrage au RN et ses alliés, seule coalition qui pouvait selon lui décrocher la majorité absolue, Gabriel Attal dit simplement «avoir alerté, détaillé tout ce qui dans leur programme serait terrible pour le pays.» «J’ai eu un mot d’ordre : “Il ne faut pas une voix au RN”. Ensuite, les Français font ce qu’ils veulent.» Dans le cas de figure où un sympathisant centriste devait choisir le 7 juillet entre le RN et LFI, l’hôte de Matignon s’est montré très équivoque. «Encore heureux qu’un électeur fasse ce qu’il veut, s'est-il enflammé. Encore heureux, sinon on serait dans un autre modèle en France.»
Dans le dernier sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro, réalisé avant le premier tour, 38% des Français se prononçaient en faveur du candidat RN en cas de duel entre la droite nationaliste et le Nouveau Front populaire dans leur territoire. 25% des électeurs iraient vers la gauche, quel que soit le parti derrière la bannière. 9% des personnes interrogées agiraient de même uniquement si l’étiquette leur convient.