Frappes israéliennes sur l'Iran : les cours du pétrole s'envolent sur le marché international

Le baril WTI (la référence du prix du pétrole aux États-Unis) s'inscrit à 75 dollars, celui de Brent de la mer du Nord (la référence en Europe) est à 76 dollars. Les cours du pétrole s'envolent de plus de 10% vendredi 13 juin après les frappes israéliennes contre des installations militaires et nucléaires en Iran. Une réaction naturelle car l'Iran figure parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde et le marché était déjà très tendu depuis plusieurs jours. Tout le monde voyait monter les tensions géopolitiques entre l'Iran et, non-pas Israël, mais les États-Unis.

L'Iran se retrouve au cœur d'enjeux stratégiques à deux niveaux : Israël d'un côté, les États-Unis de l'autre sur la question nucléaire. Pour le marché pétrolier, en cas d'escalade, la crainte absolue serait une fermeture du détroit d'Ormuz. Si l'Iran bloque ce passage très étroit, cela pourrait toucher jusqu'à 20% des livraisons pétrolières au niveau mondial. Dans tous les cas, il est encore trop tôt pour dire quel impact cette situation aura réellement sur les prix du carburant à la pompe.

Une hausse des cours couplée à un repli du dollar

La situation est à suivre de très près, d'autant que cette flambée des prix du pétrole se conjugue à un fort repli du dollar. C'est pratiquement les mêmes causes et les mêmes effets, même si les tensions géopolitiques ne sont pas la cause principale du repli du billet vert. La parité a atteint 1,16 dollar pour 1 euro. Un plancher jamais vu depuis octobre 2021. Globalement, le dollar est plus faible par rapport à la quasi-totalité des monnaies du G10, les dix pays les plus riches de la planète.

Donald Trump vient de souffler le chaud et le froid sur sa politique commerciale en l’espace de deux jours. Mercredi, le président américain annonce qu’un accord est trouvé lors de négociations menées à Londres entre Washington et Pékin, la Chine acceptant de faciliter les exportations vers les États-Unis de terres rares nécessaires à fabriquer des semi-conducteurs dont l’industrie est en manque. Le lendemain, jeudi, le même Donald Trump annonce qu’il s’apprête à imposer des droits de douane unilatéralement à certains partenaires commerciaux alors qu’il avait décidé une pause jusqu’au 9 juillet. Plus personne n’y comprend quoi que ce soit et le dollar en devient la victime collatérale.

Autre vrai sujet : la baisse du dollar renforce l'euro. Or, avec un euro supérieur au dollar, nous vendons les produits européens plus chers à l’étranger. Nos entreprises sont donc pénalisées par rapport aux entreprises américaines qui exportent moins cher avec un dollar plus faible. Mais le revers de la médaille est plus compliqué pour Washington : le dollar est affecté par la loi budgétaire de Donald Trump qui prévoit des baisses d’impôts massives et de lourdes dépenses dans la Défense. Ce qui fait craindre un alourdissement du déficit budgétaire américain qui est déjà très lourd. Tout cela créé de l’instabilité et des incertitudes sur l’évolution de l’économie mondiale… sachant que le dollar reste la devise la plus utilisée dans le monde.