Finale du Top 14 : le Stade toulousain résiste face à Bordeaux-Bègles et s’offre un nouveau titre
C'est cette fois à la fin des prolongations d’une rencontre haletante que le Stade toulousain, poussé dans ses retranchements, a remporté, samedi 28 juin, son 24e titre de champion de France contre l'Union Bordeaux-Bègles (39-33). L’an dernier, l’affiche de la finale de Top 14 était la même mais les Toulousains l’avaient très largement emporté (59-3).
Les vendanges sont toulousaines au cours des 20 premières minutes avec plusieurs belles occasions d’essais qui se terminent par des fautes ou des en-avants. Les joueurs de Toulouse ont envie de jouer mais se montrent trop imprécis.
L’UBB fait le dos rond en défense et parvient à résister aux offensives. Deux incursions dans le camp adverse lui permet d’obtenir deux pénalités réussies par son capitaine Maxime Lucu.
À égalité au score (6-6), les Bordelais parviennent se montrent de plus en plus entreprenants. Ils s’appuient sur la puissance de leurs avants, notamment celle du massif pilier tongien Ben Tameifuna. Un plaquage trop haut sur lui offre une nouvelle pénalité à Maxime Lucu qui redonne trois points d’avance à son équipe (9-6).
Quelques secondes plus tard, Toulouse voit maitre à jouer, l’ouvreur Romain Ntamack, quitter le terrain sur protocole commotion. Nullement désorganisé, le Stade insiste et retrouve enfin son efficacité, dans le sillage d’un pack très conquérant. Julien Marchand pense alors inscrire le premier essai du match, finalement annulé pour un ballon mal contrôlé au moment de l’aplatir dans l’en-but.
L'UBB perd un joueur sur l’action, le deuxième-ligne Guido Petti qui reçoit un carton jaune. Anthony Jelonch profite de la supériorité numérique quelques instants plus tard en trouvant une faille dans la défense. Il marque un essai que Thomas Ramos se charge de transformer (13-9).
Les Bordelais, qui ne veulent surtout pas laisser Toulouse s’échapper au score, réagissent immédiatement. Revenus dans le camp adverse, ils voient l’ailier Damian Penaud récupérer un judicieux coup de pied de Maxime Lucu pour marquer son dixième essai de la saison en Top 14.
Le doublé de Jack Willis
Impeccable face aux perches, Lucu réussit la transformation et son équipe peut espérer rentrer aux vestiaires avec un avantage de 3 points (16-13). Mais Toulouse ne l’entend pas de cette oreille et parvient à marquer un nouvel essai à la 39e minute, signé Jack Willis. Ramos ne tremble face aux perches et le Stade toulousain mène à la mi-temps (20-16).
Les spectateurs ont à peine eu le temps de reprendre leur place au Stade de France. Les Bordelais se ruent à l’assaut et voient leur ouvreur Mathieu Jalibert conclure un beau mouvement des trois-quarts par un essai, transformé par Lucu (23-20).
Son adversaire Romain Ntamack n’est, lui, pas revenu sur le terrain après la mi-temps. En souffrance avec un genou, il avait annoncé avant la finale qu’il devrait "serrer les dents" pour terminer cette rencontre. Il est remplacé par Matthis Lebel, Thomas Ramos glissant à l’ouverture. Les Bordelais sont de nouveau à 15 avec le retour de Petti sur le terrain.
Comme en première mi-temps, les équipes réagissent très vite lorsqu’elles prennent des points. Les avants toulousains continuent leur travail de sape et voient Jack Willis s’offrir un doublé. Ramos transforme et Toulouse est de nouveau devant (27-23).
Malgré la chaleur et la fatigue, les deux équipes ne s'économisent pas et recherchent le KO. Le jeu devient un peu fou par moment, comme à la 55e minute où le ballon ne cesse de changer de camp. Le Bordelais Pierre Bochaton est à son tour sanctionné d’un carton jaune pour un geste dangereux, et Ramos passe une pénalité de plus (30-23).
L'UBB commence à marquer le pas et peine à retrouver le contrôle du ballon contre des Toulousains bien décidés à tuer le match. Leurs vagues offensives sont cependant bien contrées et seule une pénalité de Ramos à la 62e minute leur permet d’augmenter leur écart au score (33-23).
Sur les écrans géants du stade, Antoine Dupont, en convalescence, affiche un léger sourire. Un répit de courte durée : à la 70e minute, le deuxième-ligne Guido Petti s’offre un crochet sur un trois-quart toulousain pour marquet et relancer son équipe, qui n’est plus menée que de 3 points après la transformation de Lucu (33-30).
Maxime Lucu arrache les prolongations
Ce match fou ne pouvait pas se terminer ainsi. Maxime Lucu s’est chargé d’en changer l’issue à la 79e minute en passant une nouvelle pénalité, juste avant que ne retentisse la sirène indiquant la fin du temps réglementaire. À égalité (33-33), les deux équipes allaient offrir des prolongations - deux mi-temps de 10 minutes - à un public survolté.
Epuisés, les joueurs ont jeté leurs dernières forces dans la bataille. Les derniers remplaçants rentrent et tentent de faire la différence. Mais les défenses ne plient pas. Et c’est finalement sur une pénalité que le Stade toulousain reprend l’avantage, à la 94e minute (36-33). Thomas Ramos, auteur de 24 points dans cette finale et désigné joueur du match, ne tremble pas Il en marquera même une de plus à la 100e minute pour sceller la victoire (39-33).
Privé de titre européen cette saison par cette équipe bordelaise, le Stade toulousain, qui avait signé deux doublés en 2023 et 2024, avait à coeur de terminer sur un titre de champion de France. Une détermination qui lui permet de remporter sa huitième finale de Top 14 de suite, sa dernière défaite remontant à 2006 contre Biarritz.
Pour l’UBB, cette nouvelle déconvenue en finale de Top 14 est forcément très frustrante car cette équipe talentueuse a su rester dans ce match, et ce malgré 20 minutes d'infériorité numérique. Mais elle a su cette fois livrer un magnifique combat en finale du Top 14, au terme d’une brillante saison au cours de laquelle elle a gagné sa première Champions Cup.