Bombardements israéliens sur Gaza : "La situation est vraiment terrible, la nuit dernière a été catastrophique", alerte la coordinatrice d'urgence de Médecins sans frontières

Près de 24 heures après le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, "la situation est vraiment terrible, la nuit dernière a été catastrophique", raconte mardi 18 mars à franceinfo Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence pour Médecins sans frontières (MSF) dans la bande de Gaza. À Khan Younes, par exemple, elle recense "plus de 50 morts et une centaine de blessés qu'il va être très difficile de prendre en charge". Ces frappes israéliennes ont repris dans la nuit du lundi au mardi. Au moins 413 personnes sont mortes depuis le début des frappes, selon le dernier bilan du ministère de la santé du Hamas.

Amande Bazerolle qui est présente dans la bande de Gaza explique que "ça a continué à beaucoup bombarder dans la journée, moins que la nuit dernière. On craint énormément la nuit qui arrive, de savoir ce qui va se passer". En sachant que la situation sanitaire s'est dégradée depuis la reprise des frappes. Le matériel que l'association a pu faire rentrer pendant la trêve "va très vite s'amenuiser si les conditions restent les mêmes". Elle évoque "des afflux de plus de 200 blessés" : "Ce sont des choses que l'on ne peut pas imaginer".

"Aujourd'hui, le nombre de patients que nous avons reçus est inimaginable."

Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence pour Médecins sans frontières dans la bande de Gaza

franceinfo

Elle alerte sur le manque de matériel que l'association "ne pourra pas renouveler, qu'on ne pourra pas faire rentrer". MSF va "devoir réduire (ses) activités" et n'a "pas de garantie de pouvoir (se) déplacer dans la bande de Gaza".

Manque d'eau

"On retourne vers une situation qu'on a déjà connue qui est extrêmement tendue et difficile". Elle raconte qu'il n'y a "plus d’eau, les vannes ont été coupées sur la principale source au nord (de la bande de Gaza). L’électricité de la principale unité de dessalinisation du sud a été coupée, donc l’accès à l’eau va être extrêmement compliqué si ça continue de cette manière dans les jours à venir". La coordinatrice de MSF dans la bande de Gaza estime que des enfants "vont tomber dans la malnutrition".