«Je ne pourrais plus être flic aujourd’hui» : les confidences d’Olivier Marchal

La file d’attente s’allonge devant le Théâtre de l’Œuvre, à Paris. Des fans, des amis, des producteurs de films, des acteurs et des spectateurs qui ont payé leur place pour voir Olivier Marchal. « Au plus près », annonce l’affiche. Au fond de la scène, un écran représente une chambre avec vue sur la pluie et des tours futuristes. Le réalisateur de 36 quai des Orfèvres s’installe sur un canapé Chesterfield devant une table basse.

« Je suis un peu stressé, lâche-t-il. Le public parisien est plus exigeant qu’en province… » « Pour t’aider à te détendre, on t’a servi un jus de pomme, tout le monde sait que tu aimes le jus de pomme », lance David Becker, à l’origine de la rencontre. Olivier Marchal s’esclaffe et boit une gorgée du verre de… rosé. Il aperçoit Victor Belmondo dans la salle. Le petit-fils de Jean-Paul Belmondo vient de tourner avec lui Bastion 36 pour Netflix. Le metteur en scène a les larmes aux yeux quand il évoque le Magnifique.

« On va commencer par des choses dures », prévient son interlocuteur qui veut parler de sa « double vie », de comédien réalisateur et de policier. « J’ai 66 ans, là, ça va balancer, allons-y », s’amuse l’intéressé qui va effectivement évoquer des souvenirs douloureux. « J’ai vu une centaine de cadavres, de 21 à 23 ans. On ne donnait que des mauvaises nouvelles… On n’était pas des super-héros, mais on prenait des risques, je ne pourrais plus être flic aujourd’hui. » Olivier Marchal raconte comment il a sauvé Charlotte Gainsbourg d’un kidnapping et s’est lié d’amitié avec son illustre père. C’est à lui qu’il a fait lire son premier scénario.

Soirée intimiste

« Je répétais Marivaux, mes collègues m’appelaient Francis Huster . Je voulais être Claude Brasseur dans La Guerre des polices, Yves Montand dans Police Python 357, mais c’était une vision romantique du métier, assure Olivier Marchal. Entre deux anecdotes, Manon Denimal Cubero chante Immortels de Bashung accompagnée par Franck Pilandon au saxophone, Justine Besson au piano et Jérémy Hégay à la batterie. Le groupe rend la soirée intimiste. Elle durera deux heures trente.

« Tout est vrai », répète Olivier Marchal qui apportera un peu de légèreté en imitant Georges Lautner, Johnny Hallyday et Gérard Depardieu. « J’avais un projet de pièce pour Johnny et Laura, on n’a pas eu le temps. » À la fin, Olivier Marchal appelle Gérard Lanvin, son partenaire dans Papi Sitter, la dernière comédie de Philippe Guillard. L’acteur est au Maroc. Le téléphone sonne. Les 336 spectateurs retiennent leur souffle. Contre toute attente, Gérard Lanvin répond : « Toi, au Théâtre de l’Œuvre, c’est bizarre ! » Et d’ajouter : « Je t’aime. » Résumant ainsi le sentiment général.