Top 14 : où est passé le Lyonnais Ethan Dumortier, révélation du Tournoi 2023 ?
Il y a un an et demi, Ethan Dumortier faisait des débuts internationaux remarqués lors du Tournoi des six nations 2023. L’ailier lyonnais était le seul joueur à disputer, dans la peau d’un titulaire, l’ensemble des cinq matches des Bleus. Inscrivant même deux essais, contre l’Italie, en ouverture, puis face à l’Écosse. À l’époque, Fabien Galthié confiait à propos du champion du monde U20 en 2019, déjà convoqué en novembre 2022 aux entraînements à Marcoussis : «Il y a deux ans, il était venu en tant que partenaire d'entraînement. En fait, il naviguait entre l'équipe de France à 7 Développement et le club de Lyon. Il était un peu entre deux eaux, entre le 7 et le LOU, mais il nous avait déjà fait forte impression lorsqu'il était venu travailler avec nous.»
Et le sélectionneur des Bleus d’ajouter : «C'est un joueur parmi tant d'autres que l'on suit, qu'on a envie d'accompagner et de pousser vers cette forme d'épanouissement et d'éclosion, comme c'est le cas pour lui aujourd'hui, avec son club de Lyon, mais aussi maintenant avec le XV de France.» A cette période, l’ailier au profil élancé (1,91 m pour 93 kg) marchait sur l’eau avec le LOU, 8 essais inscrits en 7 matches. Incontournable. Son arrivée en équipe de France était une évidence.
Seulement 2 essais inscrits en 15 matches l’an dernier
«Je ne dirais pas que j'ai changé de dimension, je dirais plutôt que le travail que je fournis depuis de longs mois commence à payer. Je me sens de plus en plus à l'aise sur l'aile, et je progresse tout le temps», avançait le joueur formé au centre. Sa participation à la Coupe du monde 2023 semble alors actée, sauf que, dans la dernière ligne droite, lors de l’intense préparation des Bleus, il allait être coiffé sur le poteau par le néophyte Louis Bielle-Biarrey, qui va alors éclater au grand jour.
Un gros coup d’arrêt. Et un sacré coup sur la cafetière. Depuis, celui qui a fait ses gammes en Isère - d'abord à Saint-Savin puis à Bourgoin-Jallieu - est rentré dans le rang. Moins de temps de jeu, moins d’essais marqués. En 2022-2023, il avait inscrit 17 essais en 28 matches, tous comme titulaire. Avant la dégringolade : 15 matches disputés l’an dernier (12 comme titulaire) pour seulement 2 essais aplatis mi-décembre en Champions Cup.
La concurrence est féroce sur les ailes de Lyon avec notamment Monty Ioane, Xavier Mignot, Vincent Rattez, ou encore le polyvalent Davit Niniashvili. «Quand tu vois les noms des joueurs à l'aile au LOU, tu te rends compte de la densité de la concurrence, avait reconnu Ethan Dumortier dans Le Progrès. C'est galvanisant et ça pousse à se dépasser. Mais je dois avouer aussi que c'est difficile de regarder jouer les copains des tribunes quand on est compétiteur.»
C'est une déception difficile à surmonter. On m'a simplement dit que c'était un choix du staff
Ethan Dumortier
Et d’admettre à propos de sa désillusion du dernier Mondial : «Je n'ai participé qu'à un match de préparation, le premier en Écosse (défaite 25-21 à Murrayfield, sa 6e et dernière sélection, NDLR), où j'ai peut-être laissé passer ma chance. En tout cas, je n'en ai pas eu d'autre derrière. Ça fait partie du jeu, mais c'est une déception difficile à surmonter. On m'a simplement dit que c'était un choix du staff.» L’ailier lyonnais n’a toutefois pas tiré un trait sur les Bleus, il a «envie de regoûter au maillot du XV de France». Même si la concurrence y est féroce. Difficile de déloger les incontournables Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey. Sans compter que Gabin Villière ou Matthis Lebel poussent également.
S’il n’a pas encore retrouvé le chemin de l’en-but cette saison après trois matches (deux comme titulaire), Ethan Dumortier tentera, ce dimanche (21h05) face au Stade Français Paris, de se mettre en évidence à moins de deux semaines de l’annonce du groupe de 42 joueurs pour la tournée de novembre (Japon, Nouvelle-Zélande, Argentine). Histoire de rattraper le temps perdu. À seulement 23 ans...