Pas franchement «cajolante» la crèche des Calinous de Rillieux-la-Pape. Cette structure de 36 enfants exploitée par le groupe La Maison Bleue en délégation de service public (DSP) a été fermée en urgence par la métropole de Lyon jeudi dernier (23 janvier) en raison de graves carences mettant en danger l’intégrité des enfants, selon une information du Figaro. Une décision de la métropole de Lyon qui intervient alors qu’une autre crèche lyonnaise de ce même groupe, poids lourd du secteur revendiquant 450 structures en France, a été fermée le mois dernier en raison de soupçons de violences physiques envers les enfants.
Aux Calinous, les violences sont verbales, selon l’arrêté de la métropole de Lyon pris à la suite d’une visite inopinée du 7 janvier confirmant un «dysfonctionnement persistant». Des plaintes de parents et de professionnels ont en effet été reçues par la mairie, qui souhaite désormais résilier la délégation, indique le maire Alexandre Vincendet (Horizons) au Figaro. Une réunion avait été organisée avec La Maison Bleue, la PMI et la CAF le 9 décembre. Le directeur de la crèche avait d’ailleurs démissionné le lendemain, laissant au passage le poste vacant depuis.
La Maison Bleue avait récupéré la gestion de cet établissement des maisons de la fondation Léo Lagrange le 1er septembre dernier. Et la situation se serait rapidement dégradée selon nos informations. «Ils n’ont pas tenu les engagements de la DSP, martèle Alexandre Vincendet, qui dit avoir pris un arrêté avant même celui de la métropole. Je suis même prêt à reprendre la crèche en régie, parce que la sécurité des enfants n’est pas assurée».
Des packs d’eau apportés par les parents
«Le comportement inadapté (violences verbales) envers les enfants de certaines professionnelles ne permet pas d’assurer la sécurité tant affective que physique des enfants», indique en effet l’arrêté métropolitain consulté par Le Figaro. La santé physique des enfants est aussi menacée par «le problème de légionellose qui perdure» dans la crèche. Inquiets, les parents se retrouvent obliger de ramener des packs d’eau pour que leurs enfants soient hydratés en toute sécurité.
Côté nourriture les enquêteurs de la PMI ont remarqué qu’un problème de logistique et d’accès internet empêchait de passer les commandes de repas. Plus aucun repas n’était prévu au-delà de la semaine suivante. Ces soucis de communication se retrouvent au niveau de la mairie et des parents qui ne peuvent joindre la structure et le gestionnaire, «les numéros de téléphone étant indisponibles». «En cas d’urgence, il n’y a aucun moyen de communication avec l’éducatrice de jeunes enfants», note la métropole. Et si les professionnelles ont besoin de joindre les secours, elles doivent le faire avec leur téléphone personnel.
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Une situation dégradée encore une fois par le «turnover important» des professionnels, leur remplacement par des intérimaires et un niveau de diplôme trop faible. Des conditions qui «ne permettent pas d’assurer la santé, la sécurité, le bien-être et le développement physique, psychique, affectif, cognitif et social des enfants». La visite du 7 janvier ayant conclu à l’existence d’un «danger imminent pour la santé, la sécurité, le développement physique, affectif, intellectuel et social des enfants».
Une enquête administrative doit être ouverte par la métropole en attendant de voir les activités qui peuvent être reprises d’ici à trois mois. L’arrêté de suspension étant renouvelable une fois.