À Nice, perquisitions et gardes à vue de proches de Christian Estrosi dans l’affaire des chantiers post-tempête Alex

Le Figaro Nice

Des perquisitions et des gardes à vue sont en cours, à Nice (Alpes-Maritimes), depuis mardi matin, a appris Le Figaro auprès de sources concordantes, confirmant les premières informations du quotidien régional Nice-Matin. Ces procédures concernent l’enquête préliminaire ouverte en avril 2023 pour des «anomalies comptables» et détournements de fonds potentiels dans le cadre du règlement des chantiers post-tempête Alex. En octobre 2020, cette catastrophe météorologique avait ravagé les vallées de l’arrière-pays niçois et causé la mort de dix personnes. D’importants travaux de reconstructions ont par la suite été lancés, non sans retards et polémiques.

Ce n’est pas la première fois que des perquisitions sont menées dans ce dossier. Les enquêteurs se sont déjà rendus à deux reprises dans les locaux de la ville et de la métropole de Nice les 21 avril et 21 décembre 2023. La collectivité avait à l’époque envoyé un signalement au procureur de Nice pour des soupçons de malversations sur les chantiers des routes de la Vésubie. Elle s’était depuis constituée partie civile et positionnée en tant que victime.

Depuis, le parquet niçois s’est dessaisi au profit de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs) dédiée aux affaires économiques et financières, apprend Le Figaro. Et ce, «compte tenu de la grande complexité du dossier», précise le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.

«Très larges auditions»

Selon des sources proches du dossier, ces nouveaux actes d’enquête concerneraient plusieurs cadres de la collectivité proches du président-maire Christian Estrosi (Horizons), dont son directeur de cabinet, Lauriano Azinheirinha, mais aussi le directeur général des services, Bastien Nespoulous. Tous deux auraient été interpellés à leur domicile, nous indique-t-on. D’autres cadres en charge des travaux et des chefs d’entreprise seraient aussi entendus. Tous seraient actuellement auditionnés par les enquêteurs. «Ce qu’il va se dire va être déterminant», soutient un connaisseur de l’affaire. Ce dernier n’écarte pas des «mises en examen» dans la foulée.

Un message dans une boucle d’élus de la métropole niçoise a été relayé en fin de matinée par le cabinet de Christian Estrosi. Dans celui-ci, qu’a pu consulter Le Figaro, la directrice adjointe confirme que «de très larges auditions (entreprises, fonctionnaires...) ont lieu ce matin dans le dossier des travaux entrepris au moment de la tempête Alex». Mais selon elle, il s’agirait de «la suite logique du signalement établi par Christian Estrosi il y a près d’un an». La métropole se dit même «satisfaite que l’enquête avance» et assure qu’elle «continuera à contribuer à la manifestation de la vérité».