Le domicile de Rafik Meziane, un influenceur algérien a été perquisitionné ce mercredi 22 janvier après «un signalement effectué sur la plateforme PHAROS et portant notamment sur une republication de vidéo», indique le parquet de Paris au Figaro. Un profil supplémentaire ajouté à la liste des influenceurs algériens dans le viseur des autorités pour des propos haineux qui s’est allongée ces dernières semaines.
«Zazou Youcef»
Le premier influenceur à avoir été interpellé était connu de TikTok sous le nom de «Zazou Youcef », de son vrai nom Youcef A.. Suivi par plus de 400.000 personnes sur TikTok, avant que la plateforme bannisse son compte pour «non-respect des règles communautaires», l’homme de 25 ans menaçait de commettre des attaques contre les personnes qui manifesteraient contre le régime algérien lors du Nouvel An. «On va vous faire comme dans les années 90. On va tirer sur vous (...) Vous voulez sortir le 1er janvier ? Tirez sur eux, il faut faire parler la poudre. Président Tebboune (le président algérien, NDLR), tirez sur eux, ils veulent le chaos», expliquait-il face caméra, en langue arabe, tout en mimant des tirs avec ses mains. Il a été arrêté le 3 janvier et sera jugé le 24 février prochain à Brest.
«ImadTintin»
Accusé d’avoir diffusé sur TikTok deux vidéos incitant à tuer et violer toute personne s’opposant au régime algérien, «ImadTintin » a été interpellé lui aussi le 3 janvier par les autorités, à Échirolles, en banlieue de Grenoble. L’homme, de son vrai nom Imad O.B, âgé de 31 ans, faisait l’objet, tout comme Zazou Youcef, d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il était suivi par 70.000 personnes sur les réseaux sociaux. Son procès se tiendra le 5 mars prochain à Grenoble.
«Doualemn»
Dimanche 5 janvier, un troisième influenceur algérien a été interpellé à Montpellier. Sous le nom de «Doualemn », connu sous sa véritable identité par Doualemn Naman, il aurait également publié des vidéos d’appel au meurtre contre des opposants au régime algérien sur son compte TikTok. L’Algérie ayant refusé de reprendre son ressortissant, Doualemn Naman est actuellement placé au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).
Sofia Benlemmane
Suivie par 300.000 de personnes, l’influenceuse lyonnaise Sofia Benlemmane est interpellée le 6 janvier avec deux autres hommes. Elle se voit notamment reprocher un live sur TikTok réalisé en septembre, dans lequel elle insulte copieusement en arabe une autre femme en lui lançant notamment «nique ta mère toi et ta France». Elle sera jugée le 18 mars prochain.
Abdesslam «Bazooka»
Comme Sofia Benlemmane, Abdesslam «Bazooka» est arrêté à Lyon le 6 janvier dernier. Dans l’une de ses vidéos publiée le 10 décembre, il qualifie de «traîtres» les opposants au gouvernement algérien et menace de les «égorger».
«Laksas06»
Même chanson pour le dernier du trio d’interpellés lyonnais, «Laksas06», qui dans une vidéo du 11 décembre dernier parle des Algériens vivant en France comme des «soldats dormants» prêts à devenir «des martyrs» pour défendre l’Algérie. Le lendemain de l’arrestation des trois influenceurs, le parquet lyonnais a annoncé l’ouverture de deux enquêtes pénales : l’une pour «provocation à la commission d’un crime ou d’un délit», l’autre pour «menaces de mort et provocation publique à la haine», visant deux de ces trois influenceurs basés à Lyon. Sans dire lesquels étaient visés.
Mahdi B.
Mardi 14 janvier, un autre influenceur algérien, présenté comme Mahdi B., 29 ans, a été interpellé en Seine-Saint-Denis, condamné puis incarcéré pour s’être vanté dans une vidéo «de vouloir commettre des actions violentes sur le sol français». Jugé en comparution immédiate, l’homme a été condamné à huit mois de prison ferme. La vidéo qu’il est soupçonné d’avoir mise en ligne aurait fait référence, en arabe, au terrorisme qui va «revenir» ou à la «pose d’une bombe à la Défense».