Six Nations : « C’est un vrai danger, il ressemble à un trois-quarts irlandais », Tommaso Menoncello, principale menace italienne face au XV de France
Se méfier de l’ailier de Toulouse Ange Capuozzo côté italien ? Oui, mais pas que. Ce dimanche à Rome, dans un Stadio Olimpico qui sera (sans doute) en ébullition, pour la troisième journée du Six Nations, les Bleus devront éviter de tomber la tête la première dans le piège de la Nazionale, qui n’a plus battu le XV de France depuis... 2013. La Squadra Azzurra, qui a repris des couleurs il y a deux semaines en dominant le pays de Galles (22-15), rêve de s’offrir les hommes de Fabien Galthié pour enchaîner une deuxième victoire consécutive dans le Tournoi.
Pour cela, les joueurs de Gonzalo Quesada pourront compter sur leur supersonique Capuozzo, en feu cette saison sous les couleurs haut-garonnaises, et sur... Tommaso Menoncello. Le jeune transalpin (22 ans), reste assez méconnu auprès du grand public mais présente un réel danger pour l’équipe adverse. À tel point que le natif de Trévise a été élu... meilleur joueur du Tournoi lors de la précédente édition. Une récompense décernée au trois-quarts centre qui n’a rien d’une surprise pour Denis Charvet, ancien joueur du XV de France (23 sélections), aujourd’hui consultant pour le Super Moscato Show sur RMC.
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Chef de file de la nouvelle génération italienne
« Je pense que ce n’est pas un hasard s’il a été élu meilleur joueur du Six Nations l’an passé. C’est la récompense et le symbole de l’évolution du rugby italien. Ce dernier qui, par le passé, était très pauvre à l’arrière justement. Là, avec Menoncello et d’autres joueurs de ce type, c’est beaucoup moins le cas. Cette équipe continue de grandir et d’évoluer grâce à eux. » Malgré son jeune âge, l’international italien présente (déjà) un alliage d’une grande qualité. « Il est la tête d’affiche de ses ’’nouveaux joueurs’’ qui sont très techniques et puissants physiquement, le tout en étant rugueux dans les impacts. C’est un trois-quarts centre extrêmement complet. Il n’y a vraiment pas beaucoup de failles chez lui », poursuit le finaliste du Mondial 1987 avec l’équipe de France.
Ce jeune ressemble à un trois-quarts irlandais, ou même français, avec d’énormes qualités. Il a tout pour se hisser au niveau des meilleurs.
Denis Charvet, ex-joueur du XV de France
Menoncello, qui a manqué la Coupe du monde 2023 en France suite à une blessure au biceps lors d’un match de préparation contre l’Irlande, a lancé sa carrière internationale il y a trois ans, contre les Bleus justement. Ce dernier est même devenu, par la suite, le plus jeune marqueur d’essai de l’histoire du Six Nations, à seulement 19 ans et 170 jours. Son sélectionneur Gonzalo Quesada avait, notamment, couvert de louanges son centre la saison passée, en mettant en exergue sa polyvalence. « Il est capable d’évoluer aussi bien au poste de premier que de deuxième centre. On l’utilise d’ailleurs davantage en 12 en sélection alors qu’à Trévise, il est plutôt 13, mais il s’en sort très bien. »
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Le principal concerné n’a, d’ailleurs, également pas hésité a s’exprimer sur ses belles performances avec le maillot de la Nazionale, fruits de sa formidable entente avec l’entraîneur argentin. « Pour ce qui concerne mon rôle sur le terrain, je discute beaucoup avec Gonzalo, je m’entends très bien avec lui. Il me dit les bonnes choses, les moins bonnes, je me trouve très bien avec lui et j’apprécie beaucoup le style de jeu pratiqué. Et on a prouvé, lors du Tournoi 2022, combien on était bon ballon en main. »
À tel point que le prodige de la Squadra Azzurra, véritable détonateur de son équipe, raffole des espaces au milieu de terrain, afin de créer d’importantes brèches, au profit de ses coéquipiers. « Les Bleus devront vraiment se méfier de lui et rester vigilants. C’est un vrai danger. Il est très difficile de lui prendre le ballon », insiste Charvet, triple champion de France avec Toulouse (1985, 1986, 1989). « Ce jeune ressemble à un trois-quarts irlandais, ou même français, avec d’énormes qualités. Il a tout pour se hisser au niveau des meilleurs », conclut le natif de Cahors. Fabien Galthié et ses hommes sont, donc, prévenus.