Liverpool-PSG : une soirée historique à plus d'un titre pour un Paris Saint-Germain qui change de statut

"C'est le plus beau match dans lequel j'ai été impliqué depuis le début de ma carrière. J'espère et je pense que tous les fans qui le regardaient ne voulaient pas qu'il se termine". Beau joueur, Arne Slot n'a retiré aucun crédit à la performance du Paris Saint-Germain, tombeur de ses Reds, en huitièmes de finale de la Ligue des champions (0-1, 1-0 4-1 t.a.b), mardi 11 mars. Liverpool, comme le PSG, ont vécu une soirée qui restera dans leur mémoire.

"On a fait un grand match", a confirmé Marquinhos, le capitaine parisien, au micro de Canal+. Pour le club de la capitale, la performance est en partie inédite. Jamais un club français n'avait réussi à éliminer, ni même à s'imposer à Liverpool en phase à élimination directe de Ligue des champions. Les succès de Lyon (2-1 en 2009) et de Marseille (1-0 en 2007) avaient été décrochés en phase de groupes. Et cela faisait 40 ans qu'une formation de l'Hexagone n'avait pas remporté une séance de tirs au but en C1 (Bordeaux en 1985).

Slot croit aux chances du PSG d'être sacré

"Tout ce qui se dit de positif nous ravit, mais ça ne change en rien nos intentions", a balayé Luis Enrique, comme à son habitude peu enclin à l'euphorie. L'entraîneur espagnol a fait savoir sa "joie" et sa "satisfaction" et accepté l'idée que ce match était un "moment important pour l'équipe, ses joueurs et les 3 000 supporters" qui ont fait le déplacement. Ne comptez pas sur lui pour parler d'exploit. Depuis son arrivée à l'été 2023, toute sa communication s'attache à normaliser le quotidien de ce club qui semblait condamné à vivre les montagnes russes.

En deux saisons, Luis Enrique a inversé la réputation du PSG. Moqué pour la remontada et ses airs de Sisyphe, condamné à dévaler la pente saison après saison, le club de la capitale a renversé deux grands d'Europe en un an, le Barça sur sa pelouse l'an dernier (4-1, 2-3 à l'aller) et désormais Liverpool. S'il y avait des circonstances atténuantes à l'exploit en Catalogne, face à un cador en reconstruction, cette fois, le PSG jouait contre la meilleure équipe de cette saison jusqu'à présent.

Habitué à s'enflammer, Nasser al-Khelaïfi, qui disait tenir "le meilleur coach au monde" après la victoire contre Manchester City (4-2), s'est lui aussi astreint à la tempérance. Il a botté en touche au moment où il lui a été demandé s'il venait de vivre son émotion la plus forte en tant que président du PSG. "Je pourrai vous dire la même chose au prochain match mais cette qualification est très spéciale pour moi, pour notre histoire", a-t-il répondu en zone mixte.

"Tout le monde va nous dire maintenant: 'vous allez gagner la Ligue des champions', mais non on est très loin de ça. "

Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG

en zone mixte

Les propos les plus élogieux ont été prononcés par Arne Slot. Le coach de Liverpool, habitué aux joûtes prestigieuses du championnat d'Angleterre, a confirmé qu'il considérait le PSG comme un candidat crédible au sacre à Munich fin mai. "S'ils jouent comme ça et que tous les joueurs restent en forme, ils ont une vraie chance", a-t-il avancé, prenant la précaution de rappeler que "la meilleure équipe n'est pas toujours celle qui gagne". "Ils ont la qualité pour faire mal à n’importe quel adversaire. Leur trois attaquants sont peut-être les plus dangereux, les plus directs, les plus en forme", l'avait dévancé son capitaine Virgil van Dijk au micro de Canal+.

Avant d'imaginer le PSG soulever enfin le trophée après lequel il court depuis presque 15 ans, le club de la capitale doit encore franchir trois tours. La prochaine étape : connaître l'identité de son futur adversaire en quarts de finale. Cette première réponse sera donnée mercredi, avec le dénouement de la double confrontation entre Aston Villa et le Club Bruges.