Percipion, le nouveau logiciel qui maîtrise le langage des pédocriminels

Début décembre, quartier de Bastille, pluie battante. Au deuxième étage d’un immeuble à l’adresse discrète, les locaux de Point de Contact. L’une des plus vieilles associations de lutte contre les violences en ligne dont 80% du travail consiste à signaler des contenus pédocriminels à Pharos, la plateforme du gouvernement qui traque l’illicite sur le Net. Sur l’écran d’un ordinateur, un étrange dialogue. D'une voix grave et calme, Mark Pohlmann, un ancien chercheur au CNRS, nous invite à le lire.

Un internaute, un enfant suppose-t-on, écrit à un autre : «ça te dit qu’on joue ?» Ligne suivante : «qu’on se déguise comme nos mamans» ? De fil en aiguille, il suggère d’enfiler un soutien-gorge puis un string. On fronce les sourcils, on jurerait deux fillettes bizarres prises dans un jeu aussi étrange qu’elles.

Le grooming, c'est subtil. Il n'y a pas de mots crus, pas de demandes violentes.

Mark Pohlman

Mark Pohlmann secoue la tête. «Ce que vous voyez là, c’est du grooming.» Du pédopiégeage. Un vrai extrait d’un dialogue entre un enfant et un adulte, un pédocriminel, explique ce patron de la start-up picarde Aeteos dont le logiciel Percipion est capable de pêcher…

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