Pourquoi la Corse est devenue le paradis des motards ?
Sur ses routes sinueuses bordées de maquis et de criques turquoise, la Corse attire chaque année des milliers de motards venus du monde entier. Entre virages techniques, paysages spectaculaires et accueil chaleureux, l’île de Beauté s’impose comme un terrain de jeu idéal pour les amateurs de deux-roues.
«La Corse, c’est un mythe pour les motards, un peu comme la Route 66.» Patrick Braindot, président du club de bikers Indian dans l’île, ne tarit pas d’éloges sur la destination. Il faut dire que la région ne manque pas d’atouts pour séduire les adeptes de deux-roues. De quoi en faire une référence touristique à l’échelle européenne, au point d’être surnommée par certains le «paradis des motards». Chaque année, ils sont plusieurs dizaines de milliers à venir faire le tour de l’île. Petite, moyenne ou grosse cylindrée, en famille, en couple ou en solo : il y en a pour tous les goûts et toutes les formules.
«Les gens viennent du monde entier pour rouler ici, poursuit Patrick Braindot, également organisateur d’un rassemblement annuel qui regroupe plusieurs centaines de bikers. On est même obligés de limiter l’accès, car cela peut devenir dangereux sur les routes. À chaque virage, le paysage change. C’est ce qui fait la magie de cette île montagneuse. »
Un terrain de jeu naturel, entre mer et montagne
Si la majorité opte pour le tour de Corse à moto — réalisable en moyenne en huit jours — d’autres préfèrent explorer des itinéraires plus confidentiels dans les hauteurs. «Les visiteurs peuvent faire une randonnée dans la vallée du Tavignanu, au centre de l’île, et le soir profiter d’une paillote en bord de mer», souligne Nils Laronde, destination manager pour Europe Active, une agence spécialisée dans les séjours moto en Corse depuis vingt ans.
Les atouts sont nombreux : virages serrés, paysages spectaculaires, sentiment de liberté. «Les routes sont étroites mais bien entretenues, à l’exception de quelques portions. C’est ce qui en fait une destination alléchante et l’une des plus attractives en Europe.»
Séjours organisés ou liberté totale
Si la demande s’étale désormais au-delà des mois d’été, nombre de visiteurs optent encore pour un séjour organisé. «Les Allemands, Italiens et Anglais préfèrent passer par une agence, notamment en raison de la barrière culturelle, explique Nils Laronde. Cela les rassure. Mais de plus en plus de voyageurs organisent leur périple eux-mêmes. Nous avons tout de même accompagné 2000 visiteurs l’an dernier.»
En Corse, pas besoin de grosse cylindrée pour profiter des routes : «Il faut rouler tranquille», assure-t-il. Des motos sont disponibles à la location pour tous types d’expériences : route, tout-terrain, side-car ou Harley-Davidson.
Un avis partagé par les habitués. Prendre son temps reste une règle d’or, autant pour la sécurité que pour le plaisir. «Les virages en épingle se succèdent, parfois avec des gravillons traîtres en sortie, rappelle Patrick Braindot. Il ne faut pas hésiter à sortir des routes classiques. Aller dans les villages de montagne, à la rencontre des habitants, toujours très accueillants. La Corse se découvre microrégion par microrégion. L’idéal est d’y revenir plusieurs fois.»
Des infrastructures adaptées à l’accueil des motards
Le circuit classique reste incontournable : Ajaccio et sa citadelle, les falaises de Bonifacio, les calanques de Piana ou encore le Cap Corse. Soit 700 kilomètres de routes mythiques, entre patrimoine historique, villages authentiques et paysages préservés. Une vingtaine d’établissements sont d’ailleurs labellisés pour accueillir les motards, avec parkings sécurisés, espaces de séchage pour l’équipement, outils de base pour l’entretien et conseils d’itinéraires.
Des agences proposent également un accompagnement sur mesure, avec guides spécialisés pour ne rien manquer. La Corse s’affirme ainsi comme une destination incontournable pour s’offrir un bain de liberté à moto, sur l’une des plus belles îles de Méditerranée.
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Des routes vivantes, parfois imprévisibles
Quelques précautions restent toutefois de mise. «Il faut rester prudent, insiste Nils Laronde. Il peut y avoir des animaux sur la route, ou des éboulements. Le printemps et l’automne sont idéals, les températures sont plus clémentes. En juillet-août, mieux vaut privilégier les routes de montagne.»
Un certain charme réside aussi dans ces imprévus : «Il y a constamment des surprises sur les routes, sourit Patrick Braindot. Un troupeau de chèvres, de moutons ou de vaches peut surgir au détour d’un virage. La Corse est un espace de liberté. Vous ne verrez cela nulle part ailleurs. C’est unique au monde.»