Rarement un anniversaire aura été célébré dans une ambiance aussi maussade. Le 12 décembre 2015, la COP21 s’achevait et Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères et président dudit sommet onusien sur le climat, marquait – non sans émotion – d’un coup de marteau l’adoption de l’accord de Paris. Ainsi naquit la pierre angulaire de la lutte contre le réchauffement planétaire, avec ses défauts certes, mais une promesse faite au monde : celle de contenir la hausse du mercure « en deçà de 2 °C » et de « s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 °C » à la fin du siècle, par rapport aux niveaux préindustriels.
Nous voici en 2025. La décennie au cours de laquelle tout devait se jouer est révolue. Rageuse coïncidence. Alors que l’accord de Paris fête ses 10 ans, l’objectif de 1,5 °C a été pour la première fois dépassé. Exit le premier totem. Le constat est accablant, miroir de l’échec des États à tenir la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre ; elles...