L'ordre règne à Moscou. Derrière les hautes murailles du Kremlin, Vladimir Vladimirovitch Poutine trône toujours comme le maître incontesté de l'immense Russie, dépositaire de sa gloire passée et de ses malheurs présents. Sa réélection sans rival ni débat, un mois après qu'il a pris la vie de son adversaire le plus menaçant, Alexeï Navalny, pourrait passer pour une mascarade superflue.
Elle renouvelle tout de même sa légitimité à la tête d'un pays qui le soutient, en partie faute d'alternative, par temps de guerre et en l'absence de toute expression libre. À l'amorce de son cinquième mandat, qui doit le voir égaler la longévité de Staline et s'approcher de celle de la Grande Catherine, le néo-tsar entend battre les démocraties à leur propre jeu : en les singeant, il projette une image de cohésion nationale et s'offre un vernis de respectabilité.
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