Coupe du monde de rugby : de coéquipières d'entraînement à adversaires pour la première place de groupe, les Françaises face à l'Afrique du Sud
Des retrouvailles. Le XV de France a rendez-vous avec l'Afrique du Sud pour son dernier match de poules à la Coupe du monde, dimanche 7 septembre à Northampton (à 17h45 en direct sur France 2 et france.tv), dans un duel aux airs de huitième de finale entre deux équipes déjà qualifiées. Un affrontement entre joueuses qui se connaissent. Les Françaises avaient en effet accueilli les Springboks Women lors du dernier Tournoi des six nations, dans la semaine précédant le match de la troisième journée face au pays de Galles.
Les Bleues avaient ainsi pu se refamiliariser avec une équipe qu'elles avaient affrontée, et battue sans grande difficulté (40-5) lors de leur entrée en lice au dernier Mondial, début octobre 2022. Deux ans et demi après, les Sud-Africaines avaient pu investir les infrastructures de Marcoussis, et les deux équipes partager un entraînement.
À moins de six mois du coup d'envoi du Mondial, le staff du XV de France avait échangé avec ses homologues sud-africains, des moments dévoilés dans la série "Âmes sœurs" de la Fédération française de rugby (FFR) sur le XV de France féminin. Outre un entraînement et une opposition, les deux équipes avaient également partagé des moments en musique.
"Elles voulaient aussi marquer quelque chose"
L'expérience a "fait du bien" aux Bleues, qui "ont été prévenues à Marcoussis" et savent depuis "à quoi s'attendre", selon les mots de la troisième ligne Charlotte Escudero dans la semaine. "C'est une équipe vraiment très solide, qui a énormément progressé niveau stratégie ou sur le jeu au pied. Elles sont complètement différentes de l'équipe qu'on avait rencontrée à la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande", a assuré la co-capitaine Marine Ménager.
"On les avait vues justement pendant ce Tournoi des six nations, où elles étaient venues chez nous pour faire un entraînement. Elles n'étaient vraiment pas venues dans l'optique de faire simplement un entraînement, ça, on l'a vite compris. Elles voulaient aussi marquer quelque chose. On se retrouve [...] je pense qu'on a hâte, elles aussi."
Marine Ménager, co-capitaine du XV de Franceen zone mixte
Car les Springboks Women ont fait évoluer leur style et leur qualité de jeu, où la puissance physique prime et peut désormais mettre en difficulté les adversaires. "Forcément ça va être plus dense, les Sud-Africaines sont beaucoup plus costaudes, elles jouent beaucoup devant, je pense que c'est un grand défi qui nous attend", a estimé la demi d'ouverture Lina Queyroi dès la fin du match contre le Brésil. "En mêlée, ça va être un peu plus compliqué aussi, donc on va bien travailler cette semaine dans ce secteur, pour que l'on puisse bien rivaliser avec elles", a abondé la première ligne Annaëlle Deshayes.
Les Bleues "prévenues"
Avec cette progression sont venues de nouvelles ambitions pour l'Afrique du Sud, concrétisées par leur qualification pour les quarts de finale, une première pour la sélection, après un premier succès à sens unique contre le Brésil (66-6), puis une victoire retentissante face à l'Italie (29-24), avant le choc à venir contre les Bleues.
Un affrontement qui a donc été préparé de longue date par les staffs des deux équipes, une dynamique finalement assez commune dans le rugby féminin. "On a fait des échanges avec d'autres staffs. On a partagé des entraînements en commun avec des équipes comme le pays de Galles, l'Afrique du Sud, l'Espagne, avec beaucoup de liberté au moment d'échanger, de discuter, donc il n'y a pas de secret industriel, d'espionnage. Il y a vraiment une ouverture d'esprit à ce niveau-là", expliquait le co-sélectionneur David Ortiz en juin.
Ils ne s'imaginaient alors peut-être pas se disputer la première place dans le dernier des 24 matchs de poules, même si les deux sélectionneurs tricolores ont assuré ne pas être étonnés des performances de leurs futurs adversaires. Selon David Ortiz, "c'est l'opportunité de jouer un match à enjeu qui va nous obliger de mettre les exigences où il faut en vue d'un match à élimination directe qui sera un 'marche ou crève'." L'entraînement partagé est maintenant loin.