Avant la rencontre avec Macron, Jean-Luc Mélenchon étrille ses partenaires du NFP

Jean-Luc Mélenchon ne sera pas à l’Élysée mardi après-midi. Ni lui, ni les autres responsables Insoumis, alors que le reste des partis de gauche seront représentés à la réunion proposée par Emmanuel Macron. « Nous, on ne fait pas les compromis avant d’avoir discuté, on ne cède pas avant d’avoir résisté », a raillé le chef de LFI lors d’un meeting lundi soir à Redon (Ille-et-Vilaine). Un pied de nez aux partenaires du Nouveau Front populaire, alors que Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, a incité les Insoumis à participer. Refus net de LFI. « Cette semaine, vous allez vous régaler de palabres encore », a prévenu Jean-Luc Mélenchon sous les rires de la salle.

« On sait très bien ce qu’Emmanuel Macron est en train de faire, il cherche à gagner du temps car il ne trouve personne pour aller se casser la tête à l’Assemblée nationale », a-t-il repris. Alors que le président rêve d’un «gouvernement d’intérêt général», Jean-Luc Mélenchon a répliqué : « Quelle concession ? Au nom de quoi ? Tout cela n’aboutira pas ». Le troisième homme de la dernière présidentielle dit avoir « l’espoir » que les responsables du NFP « n’aient pas la bêtise d’entrer au gouvernement », rappelant que « des millions de gens ne veulent pas participer à cette mascarade ». Il préfère se moquer de ses partenaires de gauche qui « dans un jour ou deux, un peu penauds, vont revenir. Hein, Pomponette ? »

«Nous n’avons pas la censure malheureuse»

Jusqu’à présent, aucun dirigeant du PS, des Écologistes ou du PCF a néanmoins émis l’hypothèse d’une participation à un gouvernement si le futur premier ministre n’était pas de gauche. Plusieurs ont en revanche évoqué des pistes pour aboutir sur une « promesse de non-censure ». Les socialistes souhaitent par exemple une non-utilisation du 49.3 pour inciter aux compromis. Une fausse route pour Jean-Luc Mélenchon qui considère que seul le programme du NFP doit être appliqué, rappelant que la coalition de gauche est arrivée en tête aux législatives de juillet. Si le gouvernement du Nouveau Front populaire venait à être renversé, « le pays aurait pu prendre à témoin » ceux qui ont retoqué les mesures populaires.

Par ailleurs, le ténor Insoumis réaffirme ne pas regretter la censure, « seul moyen » de s’opposer à « la brutalisation » du recours au 49.3. « De leur budget, nous ne voulons pas, c’est pourquoi la censure est une bonne nouvelle. Nous sommes très joyeux de ce que nous avons obtenu par la censure. Nous n’avons aucune raison d’avoir la censure malheureuse », a-t-il martelé.

Pour sortir de la crise, Jean-Luc Mélenchon a répliqué que la seule solution était qu’Emmanuel Macron soit contraint de « partir ». « Soit il s’en ira en démissionnant avec dignité et responsabilité devant le peuple français, soit par la destitution », a-t-il assuré, réaffirmant que la procédure parlementaire engagée par le groupe LFI finirait par être débattue à l’Assemblée nationale. « De Gaulle s’en va, mais Macron reste ? Ce n’est tout de même pas le même profil, ni la même taille de godasse », a-t-il ironisé, estimant que le Général avait « respecté la démocratie » alors que le président actuel est en train de « brutaliser la République ».