Transport maritime en mer Rouge : les rebelles yéménites houtis ont visé deux navires américains

Le transport maritime dans les eaux stratégiques de la mer Rouge à nouveau visé. Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen et bénéficient du soutien de l'Iran, ont pris pour cible "deux navires américains" dans le golfe d'Aden, a déclaré lundi 19 février le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, dans un communiqué. Précisant que l'attaque a été effectuée au moyen de "plusieurs missiles", il a identifié les navires visés comme étant "Sea Champion" et "Navis Fortuna".

Toujours dans un communiqué, le porte-parole des rebelles yéménite a déclaré qu'ils ont également pris pour cible "un navire britannique dans le golfe d'Aden, le 'Rubymar', avec des missiles navals". Plus tôt dans la journée, la société de sécurité maritime Ambrey avait signalé l'attaque d'un "vraquier battant pavillon bélizien, immatriculé au Royaume-Uni et exploité par le Liban", qui se dirigeait vers le nord depuis les Emirats arabes unis et avait pour destination finale la ville bulgare de Varna.

Depuis début décembre, les attaques des rebelles yéménites visant des navires de pays qu'ils accusent d'être liés à Israël, se sont multipliées, portant un coup sévère aux échanges commerciaux dans la zone. Les Houtis déclarent agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre sanglante contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.

L'UE annonce une mission pour protéger le trafic en mer Rouge 

Depuis janvier, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes répétées sur des cibles houthies au Yémen sans parvenir à mettre fin à leurs attaques, tandis que l'Union européenne a annoncé, lundi, le lancement d'une mission de protection du trafic maritime en mer Rouge. 

Face à la poursuite de ces attaques et à leurs conséquences sur le transport maritime et notamment sur les livraisons d'hydrocarbures, le ministre de l'Energie du Qatar, Saad al-Kaabi, a affirmé lundi que la "racine du problème" en mer Rouge était "l'invasion israélienne de Gaza", appelant à un cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne.  

Selon le FMI, le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30% sur un an. Avant le conflit, entre 12 et 15% du trafic mondial transitait par cet axe, selon l'UE. Désormais, une large partie du trafic maritime entre l'Asie du sud et l'Europe évite le canal de Suez et contourne l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance, ce qui rallonge d'environ deux semaines le trajet. Les revenus du canal de Suez, l'une des principales rentrées en devises de l'Egypte, ont "baissé de 40 à 50%" depuis le début de l'année, a annoncé lundi le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.