Négociations en Nouvelle-Calédonie : "Je ne lâche rien", affirme le ministre des Outre-Mer Manuel Valls

Après l'échec des négociations en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-Mer Manuel Valls affirme, vendredi 16 mai sur France Inter, qu'il "ne lâche rien". La semaine dernière, les discussions entre indépendantistes et non-indépendantistes, sous l'égide du ministre, sur l'avenir institutionnel de l'archipel n'ont abouti à aucun accord, ni sur le corps électoral, ni sur le processus d'autodétermination. Les non-indépendantistes appellent à changer d'interlocuteur sur ce dossier.

Manuel Valls, lui, souhaite poursuivre le dialogue. "Je ne lâcherai pas l'idée qu'on peut trouver les voies d'une conciliation" entre les deux parties, insiste-t-il. "Il n'y a pas d'autre chemin que de réussir à concilier ce qui parfois apparaît comme inconciliable."

Le projet porté par le ministre prévoit la création d'une double nationalité, française et calédonienne, et d'un statut international de la Nouvelle-Calédonie, ainsi qu'un transfert des compétences régaliennes, ce qui a suscité l'indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu'il revenait à acter l'indépendance du territoire. Mais Manuel Valls continue de défendre cette proposition, qui permet selon lui "cette conciliation entre ces deux aspirations : le lien avec la France et la souveraineté". Lors des discussions ces dernières semaines, il affirme avoir vu des "points de convergence" entre les deux parties, notamment sur "l'idée d'avoir une loi fondamentale pour la Nouvelle-Calédonie", de "travailler sur les compétences régaliennes" et sur "la modification du Congrès".

Pour le ministre des Outre-Mer, il est essentiel de "terminer le processus de décolonisation". "Sans la fin du processus de décolonisation et sans l'exercice du droit à l'autodétermination sous des formes qu'il faut examiner, nous ne réglerons pas l'histoire de cette colonie de peuplement, de cette colonie pénitentiaire unique", estime-t-il. Les violences survenues en Nouvelle-Calédonie en mai 2024 "ont fait bien plus que détruire des bâtiments et des commerces. Le sang a coulé et ces violences ont brisé un équilibre que l'on croyait solide, elles ont réveillé des peurs et fait ressurgir un racisme aussi bien à l'égard des Kanaks que des Européens qu'on pensait dépassé", observe Manuel Valls, qui insiste : "Il faut un accord politique, il faut qu'on éclaircisse l'horizon."