La loi spéciale, un texte vraiment consensuel ?
Voter un texte sans faire de la politique ? C’est, prétendent-ils, le pari pris par les ministres démissionnaires pour valider leur loi spéciale. L’enjeu : permettre à l’État de continuer à percevoir des impôts en l’absence de budget voté par les députés.
« La loi spéciale n’est pas faite pour donner un cadre économico-financier au pays, elle est là en pis-aller en attente de l’adoption d’un budget », a précisé le ministre de l’Économie démissionnaire, Antoine Armand, auditionné ce mercredi par la commission des Finances de l’Assemblée nationale. « Il s’agit d’un texte technique sans portée politique, je vous demanderai donc de pas en faire dans vos prises de parole », a-t-il ajouté dans son introduction, avant de craquer dès la minute suivante : « Sans adoption rapide d’un prochain budget, l’activité économique sera toujours plus affectée. »
De quoi agacer le président de la commission Éric Coquerel (FI) : « Je crois que ce n’est pas bien de continuer à alarmer, à susciter des peurs dans le cadre de cet examen. » Et pourtant, pendant près de deux heures, les passes d’armes entre le « socle commun » et les oppositions n’ont jamais cessé.