Budget : le gouvernement de Michel Barnier «prend le chemin» d’une motion de censure, menace Jordan Bardella
Le Rassemblement national (RN) va-t-il mettre sa menace à exécution ? Alors que le budget 2025 a quitté la semaine dernière l’Assemblée nationale pour le Sénat, où il sera étudié à partir du 25 novembre, les députés de Marine Le Pen pourraient bien se saisir du retour du texte à la chambre basse pour renverser le gouvernement de Michel Barnier. Au vu des rapports de force au Palais-Bourbon, aucune motion de censure ne peut être adoptée sans les voix des troupes nationalistes. Invité lundi soir de BFMTV, le président du RN Jordan Bardella a affirmé que, «si la décision n’est pas prise», «le gouvernement prend le chemin» d’un texte de rejet contre lui. Et de fustiger un budget «de faillite, de punition à l’égard de la France du travail», sans «cap».
Si l’eurodéputé Philippe Olivier a jugé quelques heures plus tôt dans Le Monde que la censure était «devenue inévitable», son jeune collègue, plus prudent, a qualifié la décision d’«extrêmement grave.» Pour mieux temporiser : «Il est important que le Parlement puisse finir l’examen du texte» avant de trancher ce point-là. Comme un chantage assumé à l’égard du gouvernement, Jordan Bardella s’écarte du débat budgétaire. Et l’exhorte sans trop y croire à instaurer la proportionnelle aux législatives, restaurer les peines planchers, ou encore renoncer à la fiscalité sur l’électricité pour ne pas le renverser. Puis de conclure : «Si le texte reste en l’état, si le cap politique que je ne trouve pas dans le gouvernement de Michel Barnier se poursuit, alors il prend le risque de la censure.» Une hypothèse que Jordan Bardella dit «avoir toujours envisagée».