L'ex-djihadiste Jonathan Geffroy condamné en appel à 18 ans de réclusion criminelle

L'ex-djihadiste du groupe État islamique (EI) Jonathan Geffroy, jugé en appel par la cour d'assises spéciale de Paris, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle ce vendredi 19 décembre. Jonathan Geffroy «n'est ni un repenti, ni un collaborateur de justice», a estimé l'avocate générale au terme de son réquisitoire., «il cherche à servir au mieux ses intérêts et n'a jamais voulu solder ses comptes avec la justice française».

Originaire de Toulouse, converti à l'islam et rapidement radicalisé au contact de futurs djihadistes de l'EI comme Quentin Lebrun ou Chahid Tahiri, Jonathan Geffroy, 41 ans, a rejoint la Syrie en février 2015 avec sa femme marocaine Latifa Chadli et leur enfant alors âgé de 3 mois.

Lien avec les attentats du 13 novembre

Son épouse marocaine, Latifa Chadli, qui comparaissait libre a été condamnée à cinq ans de prison dont trois avec sursis. Geffroy et Chadli étaient tous deux jugés en appel par une cour composée de magistrats professionnels pour association de malfaiteurs terroriste et «abandon matériel et moral de mineur».

Comme en première instance, Jonathan Geffroy a soutenu s'être rendu en zone irako-syrienne pour «faire de l'humanitaire» et devenir «ambulancier». En réalité, Jonathan Geffroy a servi dans les rangs de la katiba (brigade) Anwar al-Awlaki, un détachement de l'EI regroupant quelques dizaines de Français dont les frères Jean-Michel et Fabien Clain, deux responsables de la propagande de l'EI qui ont revendiqué les attentats du 13 novembre 2015 en France. Il a combattu également à Ramadi (Irak), dans les rangs de la katiba d'élite Tariq Ibn Zyad dont ont fait partie les assaillants du Bataclan, a rappelé l'avocate générale.

Révélations sur l’État islamique

En novembre 2016, alors que les choses tournaient mal sur le terrain pour l'EI, Jonathan Geffroy a contacté la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour demander de l'aide. Il sera finalement capturé début 2017 par l'Armée syrienne libre (ASL) alors qu'il cherche à fuir la Syrie.

Le couple et ses deux enfants ont été remis aux autorités françaises en septembre 2017. Jonathan Geffroy a choisi de parler aux enquêteurs et a révélé notamment que l'EI envisageait d'envoyer des enfants-soldats en Europe. L'avocate générale a minimisé les «révélations» de Geffroy. «Ses infos n'étaient pas utiles. Il a cherché à noyer le poisson», a-t-elle estimé. Le verdict est attendu dans la nuit.