«C’est vraiment gentil d’être venu me voir...». Après de longues heures de discussions, nous quittons Roger Le Neurès, 101 ans, ému. Infatigable, il aurait pu nous raconter encore longuement ces trois années d’aventure extraordinaire. Et nous aurions pu l’écouter encore sans voir passer le temps, avec les yeux de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants qui connaissent aujourd’hui par cœur son histoire. «On n’oublie pas les anciens, je suis le dernier en plus !».
L’exode de 1940, la fuite en zone libre, le rude hiver en Tunisie, la Libye avec Leclerc, le débarquement de Normandie, la Libération de Paris, la campagne d’Alsace... «Je suis parti j’étais un gamin, je suis revenu, je n’avais peur de rien». Roger Le Neurès a connu cette époque où le destin d’un homme peut basculer en quelques jours. Où les grands bouleversements du monde engendraient des épopées et destinées individuelles hors du commun.
Au prix de souffrances parfois : certains ne sont jamais revenus…