Les députés de l’opposition ont tenté de bloquer la session du Congrès, mercredi 6 juillet, pour protester contre la décision d’assignation à résidence de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro. L’étau judiciaire s’est brutalement resserré lundi sur l’ancien chef d’État (2019-2022), sanctionné avant même l’issue de son procès pour tentative présumée de coup d’État, où il encourt plus de 40 ans de prison.
L’assignation à résidence de Jair Bolsonaro, désormais confiné chez lui à Brasilia, a été prise par le juge Alexandre de Moraes, son ennemi intime en charge de son procès à la Cour suprême. L’ex-président, déjà inéligible jusqu’en 2030, a été sanctionné pour avoir bravé une interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Tout nouveau faux pas entraînera «immédiatement un ordre de détention provisoire», a averti le magistrat.
Passer la publicitéLe Département d’État, à travers son bureau des affaires pour l’hémisphère occidental, a condamné cette décision : «Laissez Bolsonaro parler !», a-t-il enjoint sur la plateforme X. Cette sanction a aussi probablement contrarié le président américain Donald Trump, qui a lancé une guerre commerciale contre le Brésil en représailles à une supposée «chasse aux sorcières» contre son allié.
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Des téléphones saisis à son domicile
Le chef du courant conservateur dans la première puissance économique d’Amérique latine doit connaître l’épilogue de son procès historique dans les prochaines semaines. Avec sept de ses collaborateurs, il est accusé d’avoir tenté d’assurer son «maintien autoritaire au pouvoir» malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.
Visé par une enquête pour obstruction présumée à son procès, Jair Bolsonaro était contraint dans ce cadre depuis la mi-juillet de porter un bracelet électronique et de rester chez lui soir et week-end. Il lui était aussi interdit de s’exprimer sur les réseaux sociaux, directement ou par le biais de tiers.
Outre son assignation à résidence, les magistrats ont également prohibé lundi toute utilisation d’un téléphone mobile et plusieurs appareils ont été saisis chez lui selon la police. Hormis ses avocats, toute visite à son domicile est également interdite, sauf autorisation préalable.