Fashion Week féminine printemps-été 2026 : chez Dior, Jonathan Anderson relève le défi du féminin
Jonathan Anderson, le nouveau directeur artistique de Dior, a dévoilé mercredi 1er octobre, à Paris, une première collection femme mêlant les codes emblématiques de la maison à son style avant-gardiste. Elle a été saluée par une standing ovation. Le défilé, organisé au cœur d'une structure éphémère installée dans le Jardin des Tuileries, était l'un des moments les plus attendus de la Fashion Week printemps-été 2026, avec les débuts de Matthieu Blazy chez Chanel lundi prochain.
"Oserez-vous entrer dans la maison Dior ?", a interrogé le couturier nord-irlandais de 41 ans avant le show en projetant une vidéo retraçant certains grands moments de ses prédécesseurs, du fondateur Christian Dior en passant par John Galliano ou encore Maria Grazia Chiuri. Dans la continuité de sa collection masculine de juin, Jonathan Anderson a réinterprété les classiques de la maison en revisitant une nouvelle fois la robe Delft à plis multiples via des shorts et réactualisé l'emblématique tailleur Bar, à la veste très cintrée à la taille et aux hanches arrondies, en version très raccourcie.
Les longues capes, mais aussi des plus courtes, étaient également au rendez-vous, dans un esprit plus romantique, aux côtés de robes du soir courtes amplement évasées, à la taille cintrée et au plissé maîtrisé, de robes boules largement décolletées dans le dos et de mini-jupes en jean ou en cuir. Le tout accessoirisé par d'immenses chapeaux en feutre venus d'une autre époque, qui ne sont pas sans rappeler le style du fantasque John Galliano.
"C'est sublime", "digne d'une performance" : les avis étaient enthousiastes à la sortie du défilé qui a rassemblé de nombreuses personnalités, telles que la première dame Brigitte Macron, les acteurs américains Johnny Depp et Jennifer Lawrence ou encore les comédiennes françaises Camille Cottin et Juliette Binoche.
Une "frappante modernité"
"Les débuts de Jonathan Anderson chez Dior marquent une révolution plutôt qu'une évolution", commente auprès de l'AFP Simon Longland, directeur des achats Mode chez Harrods, le grand magasin de luxe londonien. "Frappante par sa modernité, son énergie juvénile et son élégance décontractée", cette première collection "donne le ton d'un nouveau chapitre audacieux chez Dior", poursuit-il. "Il a su métaboliser les codes de la maison, en y amenant la modernité qui était attendue", souligne de son côté Pierre Groppo rédacteur en chef mode et lifestyle de Vanity Fair France.
Jonathan Anderson, 41 ans, est considéré comme l'un des enfants prodiges de la mode. Salué pour avoir propulsé sur le devant de la scène la griffe espagnole Loewe, également propriété de LVMH, il s'est forgé une réputation de créateur aux coupes impeccables, avec une utilisation généreuse de matériaux nobles, comme le cuir et le métal.
Prodige désormais pionnier
Parmi ses créations phares, des tenues de scène pour Beyoncé ou Rihanna. Il a également conçu les costumes de "Challengers" et "Queer", deux films de l'Italien Luca Guadagnino. Nommé en juin en remplacement de Maria Grazia Chiuri, quelques semaines après son arrivée chez Dior Homme, il est devenu le premier styliste depuis Christian Dior à superviser les trois lignes de la maison phare de LVMH, avec la haute couture.
"Mon idée, c'est qu'il faut décrypter et reprogrammer Dior", affirmait-il en juin lors de son premier défilé, également acclamé. Cette troisième journée a également été marquée par le défilé d'Alain Paul. Le styliste français, à la tête de sa marque éponyme, a présenté une nouvelle collection légère et aérienne, avec des robes et des tops portées de travers, des chemises élégamment débraillées et des robes d'été fleuries.
Plus de 110 marques présentent jusqu'au 7 octobre leurs collections prêt-à-porter printemps-été 2026, à travers 76 défilés et 37 présentations. Une Fashion Week parisienne marquée par un mercato inédit et un renouveau artistique sans précédent. Outre les premiers pas de Jonathan Anderson et Matthieu Blazy, les regards se tourneront également vers les débuts de Pierpaolo Piccioli chez Balenciaga et ceux de Duran Lantink chez Jean Paul Gaultier.