«C’est un moment sombre pour l’Amérique» : Donald Trump condamne la rhétorique qui a conduit au meurtre de son allié Charlie Kirk

L’assassinat de Charlie Kirk, influente personnalité du mouvement MAGA, ouvre une nouvelle période de tension et d’incertitude dans le climat hautement volatil de la politique américaine. « C’est un moment sombre pour l’Amérique », a dit Trump dans une allocution prononcée mercredi soir depuis le Bureau Ovale. « Charlie était un patriote qui a consacré sa vie à la cause du débat ouvert et au pays qu’il aimait tant, les États-Unis d’Amérique. Il s’est battu pour la liberté, la démocratie, la justice et le peuple américain… C’est un martyr de la vérité et de la liberté, et personne n’a jamais été autant respecté par la jeunesse… Il défendait ses idées avec courage, logique, humour et élégance ».

Trump a aussi mis en garde ses adversaires, qu’il a accusés d’être « directement responsables » de la mort de son allié. « Il est grand temps que tous les Américains et les médias prennent conscience du fait que la violence et le meurtre sont la conséquence tragique de la diabolisation de ceux avec qui vous êtes en désaccord, jour après jour, année après année, de la manière la plus haineuse et la plus méprisable qui soit », a dit Trump

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« Pendant des années, les radicaux de gauche ont comparé de merveilleux Américains comme Charlie aux nazis et aux pires meurtriers et criminels de masse du monde. Ce type de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, et il doit cesser immédiatement ». Il a promis de poursuivre « tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à la violence politique, y compris les organisations qui la financent et la soutiennent, ainsi que ceux qui s’en prennent à nos juges, les forces de l’ordre et tous ceux qui maintiennent l’ordre dans notre pays, depuis l’attentat contre ma vie à Butler , en Pennsylvanie, l’année dernière…jusqu’aux attaques contre les agents de l’ICE ».

«Charlie incarnait le meilleur de l’Amérique»

« Ce soir, je demande à tous les Américains de s’engager à défendre les valeurs américaines pour lesquelles Charlie Kirk a vécu et est mort, les valeurs de la liberté d’expression, de la citoyenneté, de l’État de droit, du dévouement patriotique et de l’amour de Dieu », a conclu Trump. « Charlie incarnait le meilleur de l’Amérique, et le monstre qui l’a attaqué s’en est pris à notre pays tout entier. Un assassin a tenté de le faire taire avec une balle, mais il a échoué, car ensemble, nous veillerons à ce que sa voix, son message et son héritage perdurent pour d’innombrables générations à venir ». Mais Trump a presque exclusivement mentionné les victimes de violences politiques touchant son propre camp.

En juin dernier, deux élus démocrates du Minnesota, Melissa Hortman, présidente de la Chambre des représentants, et John Hoffman, sénateur de l’état, avaient été assassinés par un tueur qui avait préparé soigneusement leurs meurtres, ainsi que le mari d’Hortman. Le mois précédent, la résidence du gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro, avait été incendiée pendant que l’élu et sa famille dormaient. Trump a en revanche rappelé la fusillade qui avait blessé le chef de la majorité républicaine Steve Scalise en 2017 et trois autres personnes sur un terrain d’entraînement de base-ball.

Le New York Times avait à l’époque indûment accusé la républicaine Sarah Palin d’avoir « placé une cible » sur la précédente victime d’un attentat politique, Gabby Giffords, élue démocrate d’Arizona, grièvement blessée par un assassin qui avait tué plusieurs personnes. Palin avait poursuivi le journal en justice. Dans une Amérique divisée par un profond clivage politique, chaque épisode illustre avec une troublante régularité avec laquelle chaque camp a tendance à politiser les drames, minimisant ou ignorant la violence quand elle frappe l’adversaire, mais s’en servant pour le stigmatiser quand elle touche son propre camp.

«Cette rhétorique a directement conduit à la tentative d’assassinat du président Trump»

Lors de la tentative d’assassinat contre Trump à Butler, les républicains avaient accusé la rhétorique des démocrates d’avoir inspiré le tireur. JD Vance avait quasiment attribué à Joe Biden la responsabilité de cet acte. « Le principe central de la campagne de Biden est que le président Donald Trump est un fasciste autoritaire qui doit être arrêté à tout prix. Cette rhétorique a directement conduit à la tentative d’assassinat du président Trump », avait commenté Vance. Une attaque au marteau contre le mari de l’ancienne présidente démocrate de la Chambre en 2022, Nancy Pelosi, avait en revanche suscité les sarcasmes des milieux républicains.

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Dès son retour au pouvoir, Trump avait supprimé la protection du Secret Service accordée à son ancien conseiller à la Sécurité nationale John Bolton, devenu l’un de ses critiques. Il a plus récemment mis fin à la protection accordée par Biden à Kamala Harris. Les démocrates, dénoncent aussi plus volontiers la violence quand elle frappe des victimes qui leur sont proches. En décembre 2024, l’extrême gauche avait en revanche trouvé des justifications au meurtre de Brian Thompson, le directeur de la compagnie d’assurance santé United Healthcare.

Son assassin, Luigi Mangione, avait été célébré dans ces milieux comme un héros populaire, pour s’être attaqué à un système d’assurance privé dont ils dénoncent les pratiques abusives. Mercredi à la Chambre des représentants, une minute de silence en hommage à Charlie Kirk a été interrompue par des démocrates qui ont crié « et les enfants du Colorado ? », en référence à une fusillade qui s’est produite hier dans une école de cet état. L’élue républicaine de Floride Anna Paulina Luna, qui avait appartenu à l’organisation de Charlie Kirk, Turning Point USA, a accusé les démocrates d’être responsables de sa mort.