Suppression de la LFP, poste de président voué à disparaître : quel avenir pour Vincent Labrune ?

Il est 17h20 devant le siège de la Fédération française de football dans le XVe arrondissement de Paris. Vincent Labrune fait les cent pas, téléphone accroché à la main, pendant que John Textor (OL) se précipite dans un van ou que Pablo Longoria (OM) attend à son tour un taxi. Juste avant ses homologues, Jean-Pierre Caillot, président du stade de Reims, a quitté la FFF pour s’engouffrer dans le métro, incognito. A 17h30, face aux médias et aux côtés de la ministre des Sports Marie Barsacq dans l’auditorium de la fédération, Philippe Diallo annonce son grand « plan de rupture », que Le Figaro vous a dévoilé, avec la volonté, si la loi était votée, de supprimer la Ligue de football professionnel et de créer une société commerciale des clubs.

Quid de l’avenir de Vincent Labrune à la tête d’une LFP qui pourrait ne plus compter de président dans les mois ou années à venir, lui qui a été réélu en septembre dernier pour quatre ans ? « Vincent Labrune a été élu récemment, il participe aux travaux, ce n’est pas à moi de définir son avenir, précise Philippe Diallo, sans en dire plus. Chacun se déterminera s’il rentre dans le projet ou pas. »

Je suis très favorable à une évolution vers un modèle proche de celui de la Premier League, qui a largement démontré son efficacité. Le football professionnel français a tout à gagner à s’en inspirer

Vincent Labrune

Très critiqué pour sa gestion de la LFP et le fiasco des Droits TV, après avoir annoncé notamment son désir de décrocher le fameux milliard d’euros, Vincent Labrune a fait transmettre une réaction. « Je suis très favorable à une évolution vers un modèle proche de celui de la Premier League, qui a largement démontré son efficacité, avance-t-il. Le football professionnel français a tout à gagner à s’en inspirer. C’est une orientation que je défends de longue date, et je me réjouis qu’elle soit désormais au cœur des discussions. Ce modèle doit reposer sur une société commerciale où les clubs sont actionnaires aux côtés de la Fédération afin de renforcer la gouvernance et accroître l’attractivité de nos compétitions. »

Sur sa situation personnelle, lui dont on dit qu’il est lassé par les attaques et prêt à céder le manche dans les mois à venir, n’a pas tenu à répondre. « Vincent Labrune accompagne cette réforme qu’il soutient depuis le début et qui implique la suppression du poste de président de la ligue et donc par définition, qu’il n’aille pas au terme de son mandat », assure une source proche du dossier. Prise de conscience ou posture politique ? « Il a pris des coups et a besoin de temps », avance un habitué des arcanes. « Ne vous inquiétez pas pour lui, il a de la ressource et saura rebondir d’une manière ou d’une autre, lui aussi c’est un fin politique », plante un acteur du football professionnel. Les prochains mois en diront plus sur sa situation.

Vincent Labrune, ici à gauche. Icon Sport / Icon Sport