Rappel de sodas Coca-Cola : le chlorate est-il dangereux pour la santé ?

Un excès de chlorate dans des sodas Coca-Cola et d’autres marques du groupe (Fuze Tea, Fanta, Sprite...) : l’embouteilleur européen du célèbre fabricant de boissons a procédé à un rappel massif de produits en Europe ce lundi 27 janvier. Ce produit chimique est un sous-produit du chlore, couramment utilisé pour désinfecter l’eau potable. «L’eau de boisson [est] la principale source de chlorate dans le régime alimentaire, pouvant contribuer jusqu’à 60% de l’exposition chronique au chlorate pour les nourrissons», indique un avis scientifique rendu en 2015 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

On en retrouve également dans la nourriture, notamment les fruits et légumes, à cause de «l’utilisation d’eau chlorée pour la transformation des aliments ou pour la désinfection des équipements de traitement des aliments». Les taux de chlorate, plus élevés dans les produits surgelés, «dépendent probablement de la quantité de chlorate dans l’eau chlorée utilisée pour le traitement des aliments», concluent les scientifiques de l’EFSA.

Un apport aigu toxique pour l’homme

Mais est-ce dangereux pour la santé ? Coca-Cola Europacific Partners Belgium avance un risque «très faible» pour le consommateur malgré un dépassement des normes européennes qui l’a conduit à procéder au rappel de ses produits. Dans un post sur X, le Centre du Poison Belge affirme également que le risque est «très faible» et que «si vous avez consommé une petite quantité de ces boissons, il n’y a pas lieu de s’inquiéter».

Tout est une question de dose, donc. «Un apport élevé de chlorate sur une seule journée pourrait être toxique pour l’homme, relève l’EFSA, car il peut limiter la capacité du sang à absorber l’oxygène, entraînant ainsi une insuffisance rénale.» L’autorité sanitaire a donc fixé un seuil de 36µg de chlorate par kg de poids corporel par jour, appelé «dose de référence aiguë». «Les estimations les plus élevées de l’exposition alimentaire aiguë pour tous les groupes d’âge étaient inférieures» à ce seuil, écrivent les scientifiques.

Une exposition à long terme peut en revanche «inhiber l’absorption de l’iode» et «constitue un problème potentiel de santé pour les enfants, en particulier pour ceux qui présentent une carence légère ou modérée en iode». Là encore, l’EFSA a fixé une dose journalière tolérable, à 3µg par kg de poids corporel par jour.