À Lyon, une crèche fermée après les arrêts maladies en cascade des salariées dénonçant un climat anxiogène

«Il est grossier jusque devant les enfants», accuse un père de famille dont l’enfant est gardé à la crèche située sur le plateau de La Duchère, à Lyon. Oksana Kuzmina / stock.adobe.com

Les sept salariées de la crèche Le P’tit Baluchon, dans le quartier de la Duchère, sont arrêtées depuis le 21 février, au lendemain d’une réunion explosive avec le directeur du centre social qui gère la structure.

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Une semaine déjà que la crèche associative Le P’tit Baluchon n’accueille plus la vingtaine d’enfants dont elle a la charge. Toutes les salariées de la structure sont en arrêt maladie depuis le 21 février. La veille, une réunion qu’elles avaient demandée avec trois administrateurs et le directeur du centre social de la Duchère, qui gère la structure, a dégénéré. Les salariées y avaient une nouvelle fois pointé le comportement du directeur avec qui elles sont en conflit depuis plusieurs mois.

«Durant cette réunion, le ton est monté. Comme d’habitude, les salariées se sont trouvées dans l’impossibilité de dialoguer avec ce directeur, raconte au Figaro un père de famille qui soutient les professionnelles. Il est grossier jusque devant les enfants». Les salariées mentionnent des accusations de violence verbale, voire de misogynie. Des reproches battus en brèche par la direction du centre social, qui nous a fait parvenir une lettre de soutien signée par une vingtaine d’autres salariés, sur la quarantaine en poste.

Implanté dans le quartier sensible de la Duchère, le centre social s’occupe aussi du périscolaire, des activités de centre de loisirs et dispose aussi d’une section adulte, en plus de la crèche. Cette dernière a subi des cambriolages et dégradations en série ces derniers mois et connu des travaux à rallonge, reconnaît la direction. Travaux mal gérés par le directeur du centre selon les employées, qui ont conduit à une fermeture temporaire.

Point de non-retour

Autant de reproches formulés lors de la réunion du 10 février, et mal reçus par le directeur. «Le contexte réprobateur n’a pas permis de poursuivre l’entretien dans des conditions sereines», indique la direction du centre social, mentionnant des «accusations graves et infondées». Selon nos informations, le directeur aurait voulu quitter la réunion et menacé d’abandonner ses fonctions.

Les tensions remonteraient à deux ans en arrière quand la directrice, en arrêt maladie durant plusieurs mois, n’avait pas été remplacée. Depuis, le ton du directeur se serait fait plus grossier et réprobateur envers les salariés. Ces dernières évoquent un climat anxiogène. La direction reconnaît tout au plus le «franc-parler» du directeur, insistant sur les augmentations de salaire consenties aux employées de la crèche et les investissements matériels pour la structure.

La direction a annoncé par voie de communiqué vouloir renouer le dialogue et avoir engagé un cabinet extérieur à cet effet. En attendant, les enfants sont replacés dans des crèches plus ou moins proches du plateau de la Duchère, par les soins du directeur du centre social justement. Preuve de sa bonne foi pour les uns, volonté de ne pas faire de vague pour les autres.