«On a déclenché le projet Mission impossible» : coach du «petit poucet» brestois, Éric Roy veut y croire face au PSG
«On n’est pas dans le même monde que le PSG. Même si on a envie d’exister…» Éric Roy a ainsi parfaitement résumé les choses, à la veille du barrage aller de Ligue des champions entre le «petit poucet» brestois et le favori parisien, mardi (18h45), à Guingamp. «On a déclenché le projet Mission impossible après Nantes (victoire 1-0 vendredi, NDLR). Et en plus, Tom Cruise (l’acteur principal du film Mission Impossible) est à Paris pour recevoir une récompense. On a essayé de le joindre mais il n’était malheureusement pas disponible (sourire). On fera sans lui», s’amuse encore le coach brestois, en conférence de presse, soulignant que «c’est toujours possible de battre le PSG sur un match, mais deux, c’est encore plus compliqué. On aura l’ambition d’être acteurs de ce match même si on sait que l’écart est très important».
Coach Roy ne se laisse d’ailleurs pas attendrir par les compliments de Luis Enrique, méfiant. «Si on est une équipe difficile à jouer, je ne sais pas ce que je peux dire du PSG», sourit-il, glissant au passage que, malgré le score final et cette défaite 2-5 face à Paris le 1er février, Brest «n’est pas arrivé en victime expiatoire, en faisant allégeance à la grande équipe du PSG. On a la volonté, avec nos moyens, de bousculer cette équipe». Pas question de «se renier», de mettre le bus. «Ce n’est pas ma vision du football», assure-t-il. «Après, c’est peut-être le PSG qui nous obligera à nous renier un peu… Mais il y aura la volonté de produire des choses et de mettre cette équipe en difficulté», jure-t-il.
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Cette équipe est très forte et c’est un challenge de les jouer, de les défier.
Éric Roy
Glissant au passage avoir été contacté pour jouer au PSG en 1998, lorsque Charles Biétry était aux manettes, Éric Roy a répété que le PSG version 2024-25 a «une dimension supplémentaire» sur le plan collectif par rapport à la saison écoulée, décrivant «une équipe complète au sein de laquelle tout le monde travaille à la perte et avec le ballon, une équipe aboutie». Et de poursuivre : «Cette équipe est très forte et c’est un challenge de les jouer, de les défier. Malheureusement, ce sont rarement des mauvais sentiments à la fin parce qu’on fait rarement des résultats positifs, mais c’est le métier». Se basant sur les dernières confrontations, souvent plus serrées que le score final le laisse penser, Roy «sait (que Brest) est capable, sur des périodes, de rivaliser». On l’a vu le 1er février : «Le score était important mais on a eu des périodes lors desquels on les a fait souffrir. On essaie de capitaliser là-dessus».
D’ailleurs, ce ne sera probablement pas le même 11 brestois que lors de cette rencontre, sachant que certains joueurs «sont sortis de l’infirmerie» depuis. Romain Del Castillo, lui, est «incertain». Sur une double-confrontation, le Stade brestois changera aussi d’approche dans certains aspects. «On aura pour objectif d’être toujours en vie au moment de rentrer sur la pelouse du Parc des Princes (le 19 février au retour)», explique Éric Roy, se souvenant par exemple que son équipe «a pris deux buts dans les arrêts de jeu en jouant (son) va-tout» lors du dernier match disputé en championnat de France.
Et de poursuivre : «Un match c’est long et encore plus face au PSG, face à qui tu cours beaucoup. C’est l’un des enjeux : inverser le rapport de force. L’histoire se jouera demain». Impressionné par les «fulgurances offensives» du PSG, sa «capacité à gérer le ballon» et la faculté de Luis Enrique à rendre son équipe «illisible», Roy assure qu’il ne savait pas que le club de la capitale reste sur 30 matchs sans défaite face à Brest. «Je m’en servirai peut-être lors de la causerie», sourit-il. Le dernier succès brestois face à Paris ? Janvier 1985.
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On n’a rien à perdre.
Éric Roy
«C’est factuel, on est un peu le petit poucet de cette compétition. Un avantage ? Je ne dirais pas cela mais on n’a rien à perdre. J’ai envie que les joueurs profitent de ce moment en se disant qu’il y a tout à gagner. Il faudra faire le match parfait, espérer que le PSG soit en manque de réussite comme il l’était il y a quelques mois. Malheureusement, c’était il y a quelques mois… Il faudra beaucoup de concours de circonstances pour rivaliser, mais en football, tout est possible, on s’accroche à ça. Et au fait qu’on a envie d’exister dans les matchs, quel que soit l’adversaire. Sera-t-on capable de le faire ? Ce sera l’enseignement du match de demain», explique Éric Roy, ex-joueur de l’OM.
C’est d’ailleurs avec le maillot marseillais qu’il avait disputé une double-confrontation européenne face à un autre pensionnaire de Ligue 1, l’AS Monaco, en 1998. «Ça ne nous avait pas excités plus que cela. Il n’y a quand même pas cette saveur d’aller se déplacer dans un nouveau pays, connaître un nouveau stade, une ambiance différente, se confronter à un football différent. C’est juste cela mais c’est un match de Ligue des champions et on essaiera de faire honneur à l’indice UEFA», ironise-t-il, assurant que le SB29 n’aura pas de mal à passer en mode Ligue des champions face au Paris Saint-Germain.
«On vient à Guingamp, c’est déjà différent. C’est une rupture dans la routine. On a appris rapidement à switcher d’une compétition à l’autre. On est encore en lice dans trois compétitions. On joue tous les matchs pour les gagner», affirme-t-il, rappelant qu’il y a «tant de choses qui peuvent se passer et faire basculer le match dans une autre dimension». Le genre d’élément dont Brest, au-delà de ses qualités, aura besoin pour croire à l’exploit.