Est-ce parce que le train leur arriva d’abord sous forme de jouet que les Japonais n’ont cessé de s’amuser avec ? Depuis qu’une délégation américaine offrit, au milieu du XIXe siècle, un train miniature au shogunat, ils en imaginent des variantes. Ils ont même remodelé leur pays à partir de ce type de transport, développant leurs gigantesques villes depuis son réseau ferroviaire, laissant voitures et avions à une place secondaire malgré leurs résultats spectaculaires dans ces deux industries.
Après-guerre, le Shinkansen, TGV nippon, devint, comme le rêvait l’architecte Kenzo Tange, la « moelle épinière » du pays, assurant la circulation des hommes et des idées entre Tokyo et ses mégalopoles, avant d’ultimes embranchements vers les villages de la campagne. Une centaine de Shinkansen par jour font la navette entre Tokyo et Osaka, contre une trentaine de TGV entre Paris et Lyon. Or il manqua longtemps, dans cette immense toile de fer…