« Vive la République, à bas “Le Figaro” ! » : Hippolyte de Villemessant, d’Henri V à la Commune, les illusions perdues d’un conservateur

20 août 1850, Wiesbaden. Dans cette petite ville thermale élégante du grand-duché de Hesse, prisée par l’aristocratie, l’excitation est à son comble. Une délégation d’une trentaine de Français est venue à la rencontre du dernier représentant de la glorieuse dynastie des Bourbons, l’homme en qui se placent tous les espoirs des légitimistes : le comte de Chambord, petit-fils de Charles X exilé à Francfort, appelé à devenir le futur Henri V. Parmi cette délégation hétéroclite, on trouve l’infatigable Hippolyte de Villemessant. Il a fait le voyage depuis Paris avec dans ses bagages une corbeille de fruits sélectionnés chez les meilleurs vendeurs qui a survécu miraculeusement intacte au trajet estival. Un cadeau pour Sa Majesté.

Le colosse Villemessant frétille d’impatience. Le duc de Bordeaux accepte de le recevoir en audience particulière. « L’armée est où est le drapeau ; la patrie, où est le roi : pour moi, Monseigneur, je ne suis en France que depuis deux jours », lui lance-t-il…

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