Chaise bancale, astrologie, tasse de café… : ces tests ubuesques auxquels vous pourriez être confrontés en entretien d’embauche

Chaise bancale, astrologie, tasse de café… : ces tests ubuesques auxquels vous pourriez être confrontés en entretien d’embauche

Sujets
L’objectif des recruteurs : éprouver les «soft skills», ces compétences relationnelles, émotionnelles ou encore organisationnelles. AdobeStock

Pour évaluer les «soft skills» des candidats, certains recruteurs rivalisent d’inventivité, quitte à utiliser des méthodes illégales.

Passer la publicité Passer la publicité

Sur un blog américain, «Ask a Manager», le témoignage d’une jeune femme sur la fouille de son sac à main comme ultime épreuve d’un entretien d’embauche a suscité l’émoi. En effet, malgré un échange prometteur, elle n’avait pas été retenue à l’issue de l’inspection de ses effets personnels. Si de notre côté de l’Atlantique, cette pratique relève davantage du mythe que de la réalité, des vérifications tout à fait insolites ont émergé à l’occasion de certains processus de recrutement. Leur objectif : éprouver les «soft skills», ces compétences relationnelles, émotionnelles ou encore organisationnelles.

Or, selon l’article L. 1221-6 du Code du travail, «les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Celles-ci doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles.» Cela ne freine pas pour autant les managers ou recruteurs, qui, pour certains, «jouent les apprentis sorciers», juge Marie-Sophie Zambeaux, consultante, auteure et conférencière.

  • La chaise bancale
Passer la publicité

Cela consiste à faire asseoir le candidat sur une chaise volontairement instable et à analyser sa réaction. «En théorie, s’il reste en équilibre et continue comme si de rien n’était, cela attesterait d’une bonne tolérance au stress et d’une réelle concentration», explique Marie-Sophie Zambeaux. S’il demande à s’installer ailleurs, il s’agirait d’un signe de prise d’initiative et d’affirmation de soi. À l’inverse, s’il le remarque mais ne bouge pas, cela pourrait être mal interprété, dénotant un attentisme, un manque d’audace et une incapacité à résoudre les problèmes.

  • La tasse de café

Généralement, les recruteurs proposent à boire à leurs interlocuteurs. Souvent un café, servi dans un gobelet en carton. Pour certains, ce geste n’a rien d’anodin : ils attendent de voir le comportement du candidat. «Si ce dernier le jette à la fin de l’échange ou en tout cas, s’en inquiète, cela témoignerait d’une bonne éducation. Par contre, s’il n’y accorde aucune attention, cela le montrerait comme égocentrique», expose la consultante.

  • L’astrologie

La cote de l’astrologie explose, y compris auprès des recruteurs. «Il m’est personnellement arrivé d’être interrogé sur mon signe et qu’on me réponde que cela tombait bien car cela correspondait à l’énergie des autres membres de l’équipe», relate Marie-Sophie Zambeaux. Il peut paraître difficile de mentir, car cela est rapidement vérifiable. Cela peut cependant se tenter. «Le scorpion a mauvaise réputation donc cacher qu’on en est un peut être une stratégie», avance l’experte.

  • L’évasion nocturne

Là encore, cela semble sournois. Au terme de la discussion, le recruteur suggère une sortie surprise, bar ou restaurant par exemple, et observe la réaction face à l’imprévu, ainsi que la capacité à s’adapter et gérer la pression sociale s’il accepte. «Une personne qui avait reçu une proposition d’embauche avait été invitée à un afterwork . Elle n’a sûrement pas convaincu à ce moment-là car elle n’a jamais été rappelée ensuite», raconte la conférencière.

  • Le sel et le poivre

Cette expérience est conditionnée au fait de partager un repas avec le candidat. Le principe : observer s’il assaisonne son plat avant ou après l’avoir goûté. Dans le premier cas, mauvaise nouvelle, cela pourrait signaler une propension aux préjugés et habitudes, alors que dans le second, cela soulignerait une ouverture d’esprit et une capacité à s’adapter.

Passer la publicité

À cela s’ajoute la longue liste des tests qui existent depuis de nombreuses années, à l’instar de la graphologie car l’écriture en dirait long sur la personnalité. De la même façon, le langage corporel, dans la manière de marcher ou se tenir en entretien, peut bouleverser l’issue du processus. «Il faut se tenir droit, regarder dans les yeux, tendre une poignée de main franche, et ne pas croiser les bras ni les jambes en direction de la sortie», liste Marie-Sophie Zambeaux.