"Boualem Sansal est en bonne santé, il est bien traité et a plutôt le moral" : le nouvel avocat de l'écrivain franco-algérien a pu s'entretenir avec son client

Le nouvel avocat de Boualem Sansal, maître Pierre Cornut-Gentille, a obtenu un visa pour se rendre en Algérie et a pu s’entretenir avec son client lundi 30 juin après-midi, a appris France Inter auprès de l'éditeur Antoine Gallimard. La justice algérienne doit rendre ce mardi sa décision en appel au sujet de l'écrivain franco-algérien, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois. Le Parquet a requis la semaine dernière dix ans de prison

Pierre Cornut-Gentille est à Alger depuis samedi. Lundi après-midi, il a pu voir son client en prison puis donner des nouvelles de l’écrivain à son éditeur, Antoine Gallimard. "Ils sont restés une bonne heure ensemble, pour évoquer les différents aspects du dossier, témoigne Antoine Gallimard. Boualem est en bonne santé, il est bien traité et a plutôt le moral." Son avocat "a aussi rencontré des personnalités juridiques d'Alger", ajoute l'éditeur. 

L'écrivain et ses proches espèrent une grâce présidentielle

"Son avocat recommande à Boualem Sansal d'accepter le jugement pour espérer qu'il puisse être amnistié", poursuit Antoine Gallimard. Les proches de l'écrivain espèrent depuis plusieurs mois une grâce présidentielle. Après cette rencontre, l'entourage de l’écrivain oscille entre prudence et espoir. Ses proches insistent pour qu'il n'y ait pas de déclarations intempestives, rien qui pourrait irriter les autorités algériennes dans ce moment délicat. 
 
Boualem Sansal, âgé de 80 ans, est atteint d'un cancer de la prostate, selon ses proches. L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger le 16 novembre 2024 pour des accusations d'atteinte à l'intégrité du territoire. Il a été condamné en première instance le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. En appel mardi dernier, le parquet a requis dix ans de prison et un million de dinars d'amende, soit environ 6 600 euros.