Nathan Devers: «Ce qui va disparaître avec la fin de la cigarette dans l’espace public»

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Nathan Devers Fabien Clairefond

ENTRETIEN - Alors que le ministre de la Santé a annoncé une extension de l’interdiction de fumer dans l’espace public, l’agrégé de philosophie et auteur du livre Espace fumeur (Grasset) voit dans ces mesures antitabac une forme de puritanisme qui tourne le dos à la liberté.

LE FIGARO. - Comment avez-vous accueilli l’annonce du ministre de la Santé sur l’interdiction prochaine de fumer sur les plages et dans les parcs ?

Nathan DEVERS. – Peu d’étonnement, mais une forme de lassitude croissante. Je n’ai pas été surpris par ce plan antitabac annoncé par le gouvernement, ni même par les réactions indignées de certaines associations estimant que ce plan n’allait pas assez loin. C’est la confirmation d’une politique qui, depuis des décennies, fait tout pour congédier la cigarette de l’espace public. On veut signifier clairement aux fumeurs qu’ils n’ont plus leur place dans la société. Le mythe de la « pause clope », du tabac comme vecteur de socialité, de mystère, de poésie, de rêverie, d’érotisme, d’inspiration, est définitivement mort.

Face à cette tendance, ma réaction n’est pas de proposer une défense irresponsable de la cigarette, de négliger les immenses dangers qu’elle véhicule, de porter un regard relativiste sur les vies qu’elle détruit, encore moins…

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