LE FIGARO. - Comment avez-vous accueilli l’annonce du ministre de la Santé sur l’interdiction prochaine de fumer sur les plages et dans les parcs ?
Nathan DEVERS. – Peu d’étonnement, mais une forme de lassitude croissante. Je n’ai pas été surpris par ce plan antitabac annoncé par le gouvernement, ni même par les réactions indignées de certaines associations estimant que ce plan n’allait pas assez loin. C’est la confirmation d’une politique qui, depuis des décennies, fait tout pour congédier la cigarette de l’espace public. On veut signifier clairement aux fumeurs qu’ils n’ont plus leur place dans la société. Le mythe de la « pause clope », du tabac comme vecteur de socialité, de mystère, de poésie, de rêverie, d’érotisme, d’inspiration, est définitivement mort.
Face à cette tendance, ma réaction n’est pas de proposer une défense irresponsable de la cigarette, de négliger les immenses dangers qu’elle véhicule, de porter un regard relativiste sur les vies qu’elle détruit, encore moins…