Bis repetita ? Pris par surprise par la crise des « gilets jaunes » à la veille des européennes de 2019, Emmanuel Macron prend très au sérieux le risque d'une crise de « gilets verts » à l'approche du scrutin du 9 juin prochain. D'autant que la colère qui s'empare des agriculteurs n'est pas circonscrite à la France, elle est un phénomène européen. Et puisque le chef de l'État veut faire de ces élections un choc frontal entre ses amis et ceux du Rassemblement national, le danger est maximal pour lui, tant ce type de mouvement fait les affaires d'une formation protestataire.
En France, les manifestations dans le Gard, en Avignon, dans la Drôme, à Toulouse font écho aux colères des agriculteurs aux Pays-Bas, aux cortèges de tracteurs à Berlin et à des réactions en Pologne, en Roumanie, ainsi que dans d'autres pays de l'Union. Les points de départ sont différents : ici la suppression d'une ristourne sur le gasoil agricole, là la crainte d'importations de céréales en provenance…