Marseille : une enquête ouverte après des soupçons de maltraitances sur un bébé dans une crèche
Le Figaro Marseille
Les blessures constatées aux urgences pédiatriques sur le corps du petit Noé ont de quoi faire pâlir n’importe quel professionnel de santé. Entre le 12 avril et le 25 septembre, le bébé de 14 mois a été victime de fractures au bras gauche et au tibia alors qu’il se trouvait à la crèche. «Au départ, les médecins ont suspecté ses parents de violences, mais cela a été écarté à la suite des constatations médicales. Cela a été très éprouvant», explique leur avocat, Me Maxime Carrez, au Figaro.
La première blessure, constatée après une journée passée à la crèche, a entraîné 5 jours d’hospitalisation et 11 jours d’ITT. Les suspicions se sont rapidement orientées vers le personnel de l’établissement situé dans le 4e arrondissement de Marseille : un peu plus de cinq mois plus tard, le bébé est revenu dans les bras de ses parents avec un tibia cassé. Le bilan médical est encore plus lourd : 21 jours d’ITT. Comme dévoilé par La Provence , une plainte a été déposée dès le lendemain des faits par les parents du bébé.
Cette dernière a débouché sur l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les investigations, confiées à l’office mineurs (OFMIN) de la Division de la criminalité territoriale (DCT), sont toujours en cours d’après le parquet de Marseille. Le ministère public précise au Figaro que les responsabilités sont encore à déterminer dans cette affaire, n’écartant pas «l'hypothèse ni des violences volontairement commises, ni des blessures involontaires sur l'enfant». Ce dernier a été pris en charge au sein d’une unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED).
«L’accident» envisagé par la crèche
«Nous n’excluons aucune hypothèse, mais il est certain qu’il y a un problème», résume Me Carrez en indiquant s’en remettre désormais à la justice et au parquet. «Si des blessures similaires avaient été relevées sur un adulte, cela partirait immédiatement sur une peine de prison», relève le conseil.
Contactée, la fondatrice et dirigeante du réseau «micro-crèches» Nursea, a déclaré au Figaro être «stupéfaite» face aux «allégations infondées» des maltraitances présumées. «Nursea place la sécurité et le bien-être des enfants au cœur de ses priorités. Être associé à de tels soupçons est infamant et contraire à notre raison d'être», écrit Fanny Schosseler.
D’après la directrice, la première blessure de Noé aurait été causée par un «accident» avec un autre enfant de la crèche, qui aurait roulé sur le bras du bébé avec une draisienne lors d’un jeu. «Après avoir interrogé l'équipe en place et maintenu un dialogue immédiat et constant avec les parents de Noé, les médecins, et plus particulièrement le chirurgien orthopédique qui a suivi l'enfant, ont confirmé que cette blessure était bel et bien liée à cet incident. Noé a pu reprendre la crèche normalement par la suite».
Les causes de la blessure au tibia sont plus floues. Toujours selon la directrice, cette fracture serait le fait d’une professionnelle de l’établissement, écartée de la structure depuis. «Lors d'un déplacement entre deux tapis, une professionnelle, récemment arrivée dans l'équipe, a maladroitement lâché Noé sur un tapis depuis une faible hauteur», détaille-t-elle en soulignant collaborer «pleinement» avec les autorités dans le cadre des investigations.
«La directrice expliquait dans La Provence que l’employée avait “lâché l'enfant d'un peu trop haut”. Elle a ensuite déclaré auprès de France Bleu que l'employée avait “trébuché sur un tapis”. Ces précisions se contredisent. Nous ne sommes pas convaincus ni rassurés», souffle Me Carrez.