Dans la famille Lunies, je demande les parents. Ils sont au bout du rouleau. On sait que la vieillesse est un naufrage. Matthias Glasner ne nous en cache rien. La première séquence est à déconseiller aux âmes sensibles. La mère s’oublie sous elle. Elle a le cancer. Le père sort nu dans l’escalier de leur résidence. La maladie de Parkinson ne l’a pas épargné. Les voisins sont aux cent coups. Le fils, maintenant. Paul, la quarantaine, est chef d’orchestre. Il y a chez lui quelque chose de mou, d’inachevé. Il a tout fait à moitié, amant à temps partiel, père à 50 %, frère intermittent. Sa petite amie a eu un enfant avec un autre homme, mais il s’occupe quand même du bébé. Sa liaison avec une violoncelliste pourrait difficilement être accolée au mot amour.
Une certaine grisaille baigne les jours et les nuits. Il faut parler de la sœur. Un numéro, celle-là. Cette assistante dentaire multiplie les rencontres catastrophiques et les cuites monumentales, les unes étant indubitablement la conséquence…