Tour de France 2025 : Valentin Paret-Peintre, lieutenant de Remco Evenepoel, a su saisir sa chance après l’abandon du Belge

Cocorico ! La première victoire française était attendue sur ce Tour de France, et elle est finalement venue de Valentin Paret-Peintre, très solide dans l’ascension du mont Ventoux, mardi 22 juillet. Le Français, qui a changé d’équipe à l’intersaison, était l’un des lieutenants de Remco Evenepoel au départ de cette édition 2025, mais il avait sa carte à jouer après l’abandon du double champion olympique dans les Pyrénées. Magistral pour suivre les attaques de Ben Healy, il a finalement remporté la plus belle victoire de sa carrière.

"Le Ventoux, c’est mythique. Déjà en France, c’est très connu, même si venant des Alpes, il y a d’autres cols que je place devant. Mais étant dans une équipe belge, j’ai bien compris que c’était le plus connu à l’international", soulignait le natif d’Annemasse avant le départ de la 16e étape à Montpellier, sans toutefois s'imaginer lever les bras pour succéder à Richard Virenque, dernier vainqueur français en haut du géant de Provence, en 2002.

En s’imposant au sommet mardi, il succède également à des Raymond Poulidor, Eddy Merckx, Bernard Thévenet ou encore Chris Froome, mais avait toujours du mal à réaliser l’ampleur de son exploit à l'arrivée : "J’en ai rêvé comme tous les coureurs. Gagner sur le Tour c’est quelque chose d’unique, mais gagner au Ventoux ça l’est encore plus. Même dans l’échappée, je me disais que je jouais la victoire, mais je n’arrivais pas à y croire"

Mardi matin, déjà, le Français avait du mal à croire à une victoire d’un coureur échappé. "On en a parlé dans le départ fictif, et il m'a dit qu'il n'était pas intéressé plus que ça par l'étape", en rigolait même son grand-frère, Aurélien, qui court pour Decathlon AG2R La Mondiale. "Je pensais que [Tadej] Pogacar la voulait et qu’UAE allait réussir à contrôler la course, a confirmé le cadet victorieux. Puis un gros groupe est sorti, alors je me suis dit : 'pourquoi pas aller devant ?' J’étais avec deux coéquipiers, et il y avait deux gars d’UAE, donc je me suis dit que c’était possible. Je me sentais bien, je l’ai dit à l’équipe, et on a décidé de jouer la victoire pour moi. J’étais concentré sur Ben Healy, je savais que je pouvais le battre avec des pentes plus raides dans les derniers mètres, et je me disais que j’avais plus envie que lui parce qu’il avait déjà gagné".

De non-sélectionné pour le Tour à vainqueur d'étape

Une belle récompense pour un coureur qui n’était même pas prévu dans l’équipe de Soudal Quick-Step sur le Tour de France en début de saison, et qui devait épauler Mikel Landa sur le Giro. Mais une fracture du coccyx l’a empêché de faire le voyage en Italie, et il a donc été intégré dans les plans de l’équipe belge pour la Grande Boucle, in extremis, afin d'être le lieutenant de Remco Evenepoel, jusqu’à son abandon.

"L’objectif était d’être à ses côtés et de l’aider en haute montagne, je ne me projetais pas du tout sur une victoire d’étape, donc c’est assez incroyable, a-t-il réagi en conférence de presse, mardi. Après le Tourmalet, c’était compliqué pour tout le monde, puis on s’est vite remobilisés le lendemain en se disant que ça pouvait aussi nous offrir des possibilités". Avec Valentin Paret-Peintre, la Soudal Quick-Step tient un coureur capable de répondre présent quand on lui donne sa chance.

Comme sur le Tour d’Oman en février, sa deuxième course avec sa nouvelle formation (il évoluait auparavant chez Decathlon AG2R La Mondiale), où il était leader et s’était imposé sur une étape pour terminer deuxième du classement général derrière Adam Yates (UAE Team Emirates XRG). "C’est vraiment fantastique de gagner ici avec un jeune coureur qui promet beaucoup. Il a un grand moteur et la grinta d’un grand coureur", s’est félicité mardi le manager de la formation belge, Jürgen Foré. Après son succès sur la 10e étape du Giro en 2024, le jeune Français compte déjà deux victoires d’étapes en Grand Tour, à seulement 24 ans.