Un immeuble percuté, une Française parmi les blessés... Ce que l'on sait du déraillement d'un funiculaire à Lisbonne qui a fait au moins quinze morts

Après l'accident, le choc au Portugal. Un funiculaire dans un quartier très touristique du centre de Lisbonne s'est encastré, mercredi 3 septembre, dans un immeuble, faisant au moins 15 morts et 23 blessés, dont une Française. On fait le point sur ce que l'on sait de ce que le maire de la capitale portugaise qualifie de "tragédie sans précédent".

Un funiculaire qui descend "à toute vitesse"

L'accident, survenu peu après 18 heures, implique le célèbre funiculaire de la Gloria, reliant la place du Rossio aux quartiers du Bairro Alto et du Principe Real. Un témoin du déraillement a déclaré à la chaîne SIC avoir vu le funiculaire descendre "à toute vitesse" sur la pente abrupte où il circule quotidiennement, avant de heurter un immeuble : "Il a percuté un bâtiment avec une force brutale et s'est effondré comme une boîte en carton, il n'avait aucun frein", a raconté cette femme.

L'ascenseur, d'une capacité d'une quarantaine de passagers, dont la moitié debout, est un moyen de transport très apprécié des nombreux touristes qui visitent la capitale portugaise. Il n'y avait que deux exemplaires de cet ascenseur de Gloria en fonction, est-il précisé sur le site de la Carris.

D'après le site des Monuments nationaux, ce funiculaire a été construit par l'ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, et inauguré en 1885. Il a été électrifié à partir de 1915.

Un bilan toujours provisoire de 15 morts

Toutes les victimes ont été dégagées des gravats, a déclaré à la presse en début de soirée, mercredi, Tiago Augusto, responsable du service d'urgences médicales, évoquant un premier bilan d'au moins 15 morts. Le nombre de blessés a lui été revu à la hausse jeudi matin par les autorités locales avec 23 personnes, dont au moins cinq dans un état grave.

Des étrangers figuraient parmi les victimes, a-t-il précisé, sans être en mesure de donner leur nationalité. "Une de nos compatriotes figure parmi les blessés", a fait savoir jeudi matin le Quai d'Orsay, confirmant une information de BFMTV. Le gouvernement portugais a décrété une journée de deuil national jeudi.

La cause de l'accident n'est pas encore connue

Les causes précises n'étaient pas connues immédiatement. La société qui gère les transports de la capitale portugaise, la Carris, a immédiatement réagi en assurant que "tous les protocoles de maintenance" avaient été effectués, "notamment la maintenance générale, réalisée tous les quatre ans et effectuée en 2022 ; la maintenance intermédiaire, réalisée tous les deux ans, la dernière ayant été réalisée en 2024".

Sur les lieux du drame, le président du conseil d'administration de Carris, Pedro Bogas, a reconnu que l'entretien de ces véhicules était assuré par un prestataire externe depuis quatorze ans, sans fournir davantage d'explications. "Des programmes de maintenance mensuelle, hebdomadaire et d'inspection quotidienne ont été scrupuleusement respectés", a aussi assuré la société, précisant avoir ouvert une enquête conjointement avec les autorités pour déterminer les causes du drame.

Sur le site de la société, l'annonce d'une opération de maintenance est du reste toujours visible, prévue du 4 au 7 mai 2025, période durant laquelle le funiculaire a dû être immobilisé. "Les travaux de maintenance sont essentiels pour garantir le bon fonctionnement et la sécurité de l'ascenseur", précise cette courte publication.

De multiples réactions émues après le drame

C'est "une tragédie qui ne s'était jamais produite dans notre ville", a réagi le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, quelques instants avant que les secours ne confirment un premier bilan de 15 morts. Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a quant à lui dit déplorer "profondément" l'accident.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a elle aussi présenté ses condoléances aux familles des victimes, en portugais, sur le réseau social X, assurant avoir appris "avec tristesse" l'accident. "La France est solidaire du Portugal dans cette épreuve", a réagi mercredi soir sur X Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe. "Face à ce drame, Paris se tient aux côtés de Lisbonne et du peuple portugais", a également écrit sur les réseaux sociaux Anne Hidalgo, la maire de Paris.