Niveau de vie, accès à la propriété, retraites… François Bayrou a-t-il raison de parler de "confort des boomers" ?

Une phrase de François Bayrou crée la polémique et agite les réseaux sociaux. Le Premier ministre affirme que certains partis politiques ne prenaient pas la mesure de la situation budgétaire de la France pour "le confort des boomers". Une manière d'opposer les générations, d'opposer jeunes actifs et retraités. Les "boomers", c'est une expression et une critique qui revient régulièrement.

Les boomers ou les baby-boomers, c'est cette génération - nombreuse - de Françaises et de Français qui sont nés entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1965. Quand il parle de boomer, François Bayrou, qui est né en 1951, parle donc aussi… de lui-même ! Le Premier ministre parle du "confort" des boomers, mais est-ce vraiment une génération privilégiée ? Difficile de répondre de façon tranchée parce que la notion de confort est très large et une génération, c'est très divers.

Si on regarde le niveau de vie par exemple, c'est-à-dire le revenu médian, la situation des boomers est meilleure que celle de leurs parents mais moins favorable que celle de leurs enfants. Ceux qu'on appelle aujourd'hui les boomers, ceux qui travaillaient entre les années 1970 et les années 2010, ont vu le revenu médian en France multiplié par deux, alors qu'il stagne autour de 2 000 euros nets par mois depuis une quinzaine d'années, ce qui donne finalement le sentiment aux jeunes générations qu'elles vivent moins bien que leurs parents.

Les boomers avantagés sur leur retraite

On dit aussi que les boomers sont devenus facilement propriétaires. C'est une génération qui a pu accéder à la propriété dès son entrée dans la vie active, même avec un salaire modeste. Selon les données que nous a transmises l'Insee, dans les années 1970, un tiers des jeunes ménages les plus pauvres étaient propriétaires. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 16%, moitié moins.

Ce qui revient aussi souvent au sujet des boomers, c'est l'idée qu'ils ont une meilleure retraite alors qu'ils auraient moins cotisé. Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a consacré un long rapport à cette question de l'équité entre les générations. D'après le COR, les Français nés entre 1940 et 1970 touchent en moyenne 75% de leur salaire net, alors que les Français nés dans les années 2000 toucheront moins : seulement 65% de leur salaire.