«Si on n’avait pas filmé, on aurait passé un sale quart d’heure» : le collectif Némésis agressé devant Science Po
«Ils étaient très déterminés.» Ce mercredi, devant les grilles de Sciences Po Paris, le collectif féministe identitaire Némésis a été la cible d’injures, de menaces de mort et de jets de bouteilles d’eau de la part de militants propalestiniens, alors que le groupe distribuait des tracts.
«Ils se sont mis en ligne devant nous et il n’y a eu aucune réaction de la sécurité», indique au Figaro Alice Cordier, la directrice et fondatrice de Némésis. «On était à la fois intimidé mais on ne voulait pas capituler. On n’est pas venu là pour provoquer. Personne n’a le droit de nous empêcher de faire ça», poursuit la jeune femme, précisant qu’elle portera plainte ce jeudi.
Une centaine d’étudiants
Chaque année vers les mois d’avril et mai, le collectif Némésis a pour habitude de se rendre devant les universités parisiennes à la fin des examens pour distribuer des flyers. L’objectif étant de recruter des nouveaux membres qui souhaiteraient se joindre au groupe. Bien que les jeunes femmes soient régulièrement prises à partie et victimes d’injures, cette fois-ci, les militants se sont montrés «particulièrement violents», nous précise Alice Cordier.
«On n’était pas nombreux, on n’avait même pas prévenu que nous serions devant Science Po pour tracter», déclare la jeune femme. «On est arrivé devant l’établissement et on a pris des réflexions. Des étudiants nous ont empêchées de tracter et la sécurité semblait plutôt être en accord avec eux.»
Selon la responsable de Némésis, un petit groupe a alors commencé à se rassembler, sortant de leur sac des drapeaux palestiniens, des keffiehs et des gourdes pour asperger les militantes féministes. «Ça a commencé à monter crescendo en violence. Ils se cachaient derrière les drapeaux pour nous mettre des coups», détaille Alice Cordier, ajoutant avoir pris des vidéos. «Si on n’avait pas filmé, on aurait passé un sale quart d’heure», poursuit-elle. «On ne pouvait pas partir car ils nous encerclaient.» D’après une source policière, près d’une centaine d’étudiants étaient présents.
«On a le droit d’exister»
L’affrontement aurait duré entre 10 et 15 minutes selon la fondatrice. Elle souligne également la passivité de la part de l’administration de Science Po qui aurait demandé au groupe de quitter les lieux mais ne serait pas intervenue auprès des étudiants. «C’est nous le problème ?», s’interroge Alice Cordier qui souligne que ce groupe propalestinien bloque régulièrement l’établissement. «Ils ont fini par partir mais certains nous ont suivies dans la rue», explique la jeune femme.
«D’habitude ça ne se passe pas comme ça. À Dauphine, avec les étudiants pas d’accord, on a juste discuté», soutient-elle. «On a le droit d’exister, on est en démocratie. On venait juste tracter, on n’est pas venu avec une banderole, il n’y avait aucune provocation de notre part.» Contacté par Le Figaro, l’Institut d’études politiques de Paris n’a, pour l’heure, pas répondu.