Depuis l’été dernier, Paul Watson attendait cette bonne nouvelle. Le Danemark vient de décider formellement, ce mardi 17 décembre, de refuser son extradition vers le Japon, selon une information de Libération. En conséquence, l’Américano-canadien de 73 ans, fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, va sortir de prison et pouvoir rejoindre la France où il vit avec sa famille. « Paul est libre !!! », a confirmé, en fin de matinée sur X, Sea Shepherd France.
Opposant farouche à la chasse à la baleine, Paul Watson était détenu depuis le 21 juillet. Il avait été arrêté alors qu’il était en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un nouveau navire-usine baleinier nippon. Le Japon, qui réclamait son extradition et avait relancé une demande émise en 2012 via une notice rouge d’Interpol, l’accuse d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon en 2010 dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.
L’asile politique demandé à la France
Depuis son interpellation, ses demandes de libérations ont été rejetées à de multiples reprises. Comme en octobre, où pour la troisième fois, « le ministère public a demandé une prolongation de la période de détention », avait rapporté à l’Agence France-Presse la procureure en charge du dossier, Mariam Khalil. De quoi faire bondir ses soutiens, d’autant qu‘« ils lui ont quasiment coupé tout contact avec l’extérieur. Il n’a plus droit qu’à 10 minutes de téléphone par semaine avec sa femme », a dénoncé à l’automne la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.
Dans un tel contexte, le militant écologiste avait demandé « l’asile politique » à la France dans une lettre au président Emmanuel Macron, publiée par Sea Shepherd France sur les réseaux sociaux, où il affirmait que le Japon le « persécute » pour un motif « politique et non judiciaire ».
« Il va pouvoir reprendre son combat pour le respect de la nature »
« Nous allons devoir maintenant attaquer la notice rouge [d’Interpol] et le mandat d’arrêt japonais, afin d’être certains que le Capitaine Paul Watson puisse de nouveau voyager partout dans le monde, en toute sérénité, et ne connaisse plus jamais un épisode similaire », a indiqué à l’AFP Jean Tamalet, du cabinet King & Spalding. « Je ne devrais pas figurer sur cette liste », a insisté le militant. « La notice rouge d’Interpol est destinée aux tueurs en série, aux criminels de guerre et aux grands trafiquants de drogue. Personne ne figure sur cette liste pour violation de propriété privée. »
Si la question est restée en suspens, avec la décision du Danemark, Paul Watson va pouvoir retourner en France où il habite avec sa femme et ses deux jeunes enfants. « Nous sommes fiers d’avoir mené aux côtés de ses proches ce combat judiciaire et politique. Il va pouvoir reprendre son combat pour le respect de la nature, qui est un combat pour l’humanité et la justice. Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel déguisé en recherche scientifique », a réagi François Zimmeray, l’un de ses avocats auprès de Libération.
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