« Notre maison a disparu » : Entre douleur et espoir, le retour de Nimr à Gaza

La route du retour leur rappelle des souvenirs douloureux, mais réveille un peu d’espoir. Les paysages dévastés, les maisons effondrées racontent la souffrance et les larmes. Après plus de quinze mois de destructions dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés dans le sud sont retournés vers le nord, chez eux, peu après l’annonce du cessez-le-feu, le 15 janvier. Parmi eux, Nimr Al Nimr.

À même pas 12 ans, le garçon ne connaissait rien de la vie, hormis les rires de ses amis dans les ruelles étroites de son quartier de la ville de Gaza. Saadi Al Nimr, son père, avait décidé, après les premiers bombardements en octobre 2023, que la famille ne bougerait pas de sa maison de Sheikh Radwan. Mais la guerre, comme une sombre vague, a emporté Nimr loin de ses parents. Comme 17 000 enfants gazaouis séparés de leurs parents en raison du conflit.

Bombardements incessants

C’était une froide matinée de décembre 2023, deux mois après le début de la guerre. La pénurie s’est vite installée et, avec elle, la faim et la soif pour ceux qui, comme la famille Al Nimr, sont restés dans la ville malgré les bombardements incessants et les menaces israéliennes. Ce jour-là, Saadi, le père, veut partir à la recherche de nourriture. « Papa, je viens avec toi », impose Nimr. Le garçon accompagne son père, à pied, plus au nord, vers Beit Lahia. Ils espèrent trouver du pain ou n’importe quoi qui puisse les nourrir.

Mais le jeune garçon est trop faible. Son père le confie à son ami Mohammad, souffrant, qui ne peut continuer la route, lui non plus. L’homme et l’enfant attendent, assis sur des blocs de pierre, seuls vestiges d’une habitation, lorsque des coups de feu éclatent. Nimr tombe, blessé. Mohammad ne bouge plus, tué d’une balle en pleine tête.

Il reste 85 % de l’article à lire, la suite est réservée aux abonné.es.
Profitez d’un accès illimité aux contenus en ligne et
soutenez une rédaction jeune, libre et engagée !

Abonnez-vous à l’Humanité à partir de 11€/mois