Le chauffard qui a bien failli tuer plusieurs policiers municipaux lundi après un rocambolesque refus d’obtempérer à Nice (Alpes-Maritimes), a été mis en examen notamment pour des faits de tentatives d’homicides sur personne dépositaire de l’autorité publique et placé en détention provisoire mercredi, suivant les réquisitions du procureur de la République.
Lundi, vers 15 heures, des policiers municipaux circulant à scooter sur la voie rapide Pierre Mathis ont aperçu le mis en cause au volant d’une Peugeot 206, un joint de cannabis à la bouche. Ce dernier a tout de suite refusé d’obtempérer aux injonctions des agents qui souhaitaient l’orienter vers une sortie afin qu’il s’arrête et se soumettre à un contrôle.
Prenant tous les risques pour s’échapper, le chauffard a dans un premier temps percuté volontairement le scooter d’un fonctionnaire placé devant lui, provoquant sa chute, avant de fuir en zigzaguant entre les véhicules en circulation et en heurtant un grand nombre d’entre eux. Suivi grâce aux caméras de vidéoprotection de la ville notamment, il a vite été rejoint en centre-ville par d’autres agents de police municipale en deux-roues.
Alors bloqué par la circulation, il a de nouveau percuté volontairement en reculant et à vitesse élevée un scooter placé derrière son véhicule, le fonctionnaire parvenant in extremis à quitter son siège avant le choc. Quelques minutes plus tard, il a été localisé par les fonctionnaires boulevard Gambetta. Là non plus, il n’a pas hésité à percuter des véhicules, dont une voiture de la police municipale. La 206 finalement immobilisée, les policiers ont pu interpeller le suspect malgré sa rébellion.
Mi-caïd, mi-narcotrafiquant
Sans surprise, le dépistage salivaire réalisé sur place s’est révélé positif, non seulement au cannabis mais aussi à la cocaïne. Placé en garde à vue pour tentatives d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer aggravé, conduite sous stupéfiants, conduite sans permis, détention de stupéfiants et rébellion, le mis en cause a refusé de répondre aux questions des enquêteurs du Service local de police judiciaire (SLPJ). Il a aussi refusé de communiquer le code de déverrouillage de son téléphone.
Né en 1984, l’intéressé a été condamné à plusieurs reprises notamment par le tribunal correctionnel de Dieppe pour refus d’obtempérer, conduite malgré l’invalidation du permis de conduire, détention, transport, acquisition, offre ou cession de stupéfiants et violences aggravées. Une perquisition à son domicile a d’ailleurs permis la saisie de 30 grammes de résine de cannabis, une balance et des éléments de conditionnement, preuve que l’homme pourrait être un narcotrafiquant. Une enquête distincte de l’information judiciaire a d’ailleurs été ouverte en ce sens.
«Au terme de cette course-poursuite marquée par la totale détermination du mis en cause et par le sang-froid et le professionnalisme des agents intervenant, deux policiers municipaux ont été blessés avec 4 jours d’ITT ainsi que deux autres personnes présentes sur la trajectoire de fuite. Plus d’une trentaine de véhicules ont été endommagés dont deux scooters et une voiture de la police municipale», a détaillé mardi le procureur de la République Damien Martinelli par voie de communiqué.