Ce lundi était un jour comme les autres pour Sylvie. Au petit matin, elle a quitté son domicile des Yvelines pour rejoindre son cabinet d’expertise comptable, derrière l’église de la Madeleine à Paris. Comme à son habitude, elle est passée par la rue Castellane. Et c’est là, ce 3 octobre 2016 à 9 heures, sur le trottoir côté impair, entre le numéro 11 et le 13 de la rue, que la quinquagénaire fit l’heureuse trouvaille. «J’ai découvert un sachet en plastique transparent avec un bijou en forme de croix. (...) Le bijou était incrusté de brillants et avait une petite chaîne», détaille-t-elle dans les locaux de la Brigade de répression du banditisme (BRB).
Une fois au bureau, Sylvie ne put s’empêcher d’exhiber la merveille à ses collègues. Le collier passa entre les mains d’une quinzaine de personnes. Elle le porta à son cou tout au long de la journée, avant de rentrer chez elle et de le montrer à une amie qui «s’y connai[ssait] un peu». Cette dernière lui indiqua un discret poinçon sur la chaîne, celui de la marque «JACOB AND CO». Après une rapide recherche internet, elles constatèrent que le bijou avait une grande valeur, «sur le site de la marque le prix n’était pas indiqué mais il précisait le nombre de carats, 3,5 je crois.» Ce n’est qu’à cet instant que Sylvie fit le lien avec l’actualité qui tournait en boucle sur les chaînes d’informations: le braquage, la veille, de la vedette de téléréalité américaine Kim Kardashian, en plein cœur de Paris. Un univers à mille lieues de celui de Sylvie. Dès le lendemain, la comptable alerta la police et restitua la parure de diamants. Mais pour le reste du magot, les enquêteurs n’eurent pas autant de chance. Alors que le procès du vol et de la séquestration de la star s’ouvre le 28 avril devant la cour d’assises de Paris, l’incroyable butin dérobé n’a pas encore livré tous ses secrets.
La filature d’«Omar le Vieux»
Dans un courrier adressé aux enquêteurs en février 2017…